Des militaires turcs ayant demandé l’asile politique en Grèce, le 26 janvier à Athènes. | © Alkis Konstantinidis / Reuter / REUTERS

Plusieurs dizaines de militaires turcs de de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ont déposé une demande d’asile en Allemagne, affirment le magazine Der Spiegel et la chaîne de télévision ARD dans un article commun.

Des membres de la délégation turque auprès de l’organisation avaient déjà demandé l’asile politique en Europe, avait indiqué, en novembre, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.

Purges

Depuis le 15 juillet et le putsch avorté, le gouvernement du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a lancé des purges d’ampleur qui ont visé tous les secteurs de la société, de l’éducation et la presse à l’armée et la magistrature.

« Environ 40 militaires turcs, de haut rang pour la plupart et qui stationnaient dans des bases de l’OTAN, ont fait une demande d’asile en Allemagne », écrivent Der Spiegel et la chaîne de télévision ARD.

« Si je retourne en Turquie, je risque d’être emprisonné et peut-être même torturé », a déclaré aux deux médias l’un des officiers turcs, tout en assurant n’avoir aucun lien avec la tentative de putsch et « aucune sympathie pour les putschistes ».

Interrogés, le ministère de l’intérieur allemand et l’Office pour les migrants et réfugiés du pays ont précisé que ces demandes seraient étudiées comme n’importe quelle autre procédure d’asile, poursuivent les deux médias.

Ces informations sont révélées quelques jours avant une visite de la chancelière allemande Angela Merkel en Turquie, le 2 février, dans un contexte de tensions entre Ankara et Berlin.

Berlin a longtemps tenté de ménager Ankara, partenaire crucial pour empêcher l’afflux de réfugiés en Europe, mais a haussé le ton ces dernières semaines contre le régime de M. Erdogan. Environ 3 millions de personnes originaires de Turquie vivent en Allemagne.

La Turquie a par ailleurs menacé vendredi d’annuler un accord de réadmission des migrants signé avec la Grèce et l’Union européenne après le refus d’Athènes d’extrader huit militaires turcs accusés d’être liés au putsch manqué de juillet.