WEB CONFERENCE - Lancement de la saison d'Endurance 2017

Résolument vitrine technologique. C’est par une Web conférence que l’Automobile Club de l’Ouest (ACO), créatrice et organisatrice des 24 Heures du Mans et du championnat du monde d’endurance (WEC), a choisi, jeudi 2 février, de révéler la liste des 60 voitures engagées pour la course des 17 et 18 juin.

Un chiffre rond qui cache une grande disparité. Seules 6 voitures s’alignent dans la catégorie reine des LMP1 (des prototypes), après le retrait précipité, en 2016, de l’Allemand Audi ; mais 25 en LMP2 et 29 en LMGTE (Grand Tourisme). Explications.

En tête de course, Toyota veut profiter de cette situation atypique et tente le coup de force en LMP1. Avec 3 voitures sur 6, soit une de plus que l’an dernier, le constructeur japonais espère enfin conjurer le sort, après cinq deuxièmes places en 18 participations (depuis 1985). Détail tricolore, la troisième voiture sera pilotée notamment par le Français Stéphane Sarrazin. « Personne n’a oublié le final de l’édition 2016 », a souligné Pierre Fillon, patron de l’ACO et frère de François, actuel candidat LR à l’élection présidentielle. Tous se souviennent du désespoir de l’équipe nippone lorsque leur voiture n° 5, promise à la victoire, après avoir parcouru plus de 250 tours en tête, a calé à seulement un tour de la fin… Sur l’écran, les images d’hommes pourtant aguerris aux yeux rougis ravivaient les mémoires.

ByKolles, une non-hybride en LMP1

Tenant du titre, Porsche, lui, ne change rien à ses deux 919 hybrides. Il a fallu en revanche adapter le règlement pour permettre à ByKolles Racing Team d’aligner une non-hybride en LMP1, comme l’a expliqué Gérard Neveu, promoteur de Le Mans Series, sans se départir de son enthousiasme habituel. Un assouplissement qui permet aux écuries privées d’accéder à l’élite pour un coût moindre – la motorisation hybride est beaucoup plus chère que la motorisation essence. ByKolles, qui ne compte pas uniquement servir de faire valoir, a par ailleurs annoncé, vendredi 3 février, l’arrivée de Robert Kubica, ex-pilote de F1, au côté d’Oliver Webb.

Derrière les trois lignes de tête, les LMP2 montent en puissance avec 25 voitures prévues sur le circuit Bugatti. Une quantité prisée par le Grand public qui retrouve des noms connus, des deux voitures de Jackie Chan DC Racing, à celles de Pierre Barthès Competition.

Côté constructeurs, les Signatech Alpine espèrent rééditer la réussite de l’an passé. En remportant les 24 Heures 2016 en LMP2, la n°36, de Nicolas Lapierre, Gustavo Menezes et Stéphane Richelmi terminait 5e au classement général ! Elle montrait au passage à quel point les performances des deux catégories de prototypes se rapprochent. Aux teams maintenant de faire la différence.

Un titre de champion du monde des pilotes GT

Les 6 Heures de Spa (Belgique) 2016. | ACO / FIA

Dernière catégorie – sur la grille –, les GT (Grand Tourisme de série) valorisent cette saison leurs pilotes, avec la création, annoncée par Jean Todt, le patron de la FIA, d’un titre de champion du monde. Une mise en avant appréciée des constructeurs, Aston Martin, Ferrari, Ford. Et des pilotes. Sébastien Bourdais, le Manceau vainqueur des 24 Heures de Daytona dimanche 28 janvier (dans une quasi totale indifférence médiatique), avait envoyé un message vidéo d’encouragement des Etats-Unis, où il vit.

« Les 24 Heures représentent toujours un Graal que tous les compétiteurs veulent remporter », commentait « Pierre ». Une notoriété dont le jeune WEC espère profiter, en intégrant pour la sixième fois Le Mans à son calendrier, en 3e position. Même si, sur les 60 engagées aux 24 Heures, 28 seulement courent l’ensemble du WEC : 5 LMP1, 10 LMP2 et 13 LMGT. A 6 ans, ce dernier né des championnats FIA commence à se faire un nom. A l’image de Rebellion Racing, qui joue clairement la gagne, après avoir migré de LMP1 en LMP2, avec ses deux Oreca 07. Aux manettes, le team suisse semble même réécrire l’histoire automobile avec les pilotes Nicolas Prost, Matthias Beche, Nelson Piquet Jr et Bruno Senna. Des patronymes parfois lourds à porter.

Calendrier géographique du Championnat du monde d’endurance 2017 (WEC). | WEC / FIA