La 42e cérémonie des Césars « n’aura pas de président », a annoncé l’Académie. Au début de l’année, son choix s’était d’abord porté sur Roman Polanski, ce qui avait suscité colère, indignation ainsi qu’un appel au boycott de la cérémonie qui aura lieu le 24 février à Paris.

En cause : l’accusation de viol dont le réalisateur fait l’objet. Face à la polémique, le cinéaste franco-polonais de 83 ans avait annoncé, fin janvier, qu’il renonçait à présider la cérémonie.

Ours d’or berlinois pour Cul-de-sac en 1966, Palme d’or cannoise pour Le Pianiste en 2002, Oscar pour le même film en 2003... Roman Polanski cumule les récompenses consacrant sa carrière, mais traîne aussi depuis quarante ans une accusation de viol sur mineure.

« Surprenant et choquant »

En 1977, une adolescente de 13 ans accuse le réalisateur, alors âgé de 43 ans, de l’avoir droguée, puis violée après une séance photo. Roman Polanski avait été libéré sous caution après 47 jours d’incarcération, avant de s’enfuir des Etats-Unis en 1978.

La jeune fille a depuis renoncé à ses poursuites judiciaires – un accord financier a été conclu - mais la justice américaine a continué de le poursuivre.

En août 2014, à cause de cette même affaire, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, le réalisateur avait notamment dû renoncer à se rendre au festival de Locarno, où il devait recevoir un prix pour l’ensemble de sa carrière.

« Je trouve surprenant et choquant que l’histoire d’un viol n’ait pas pesé » dans le choix qui a été fait par l’Académie des Césars, avait réagi la ministre des droits des femmes, Laurence Rossignol, sur France Culture.

L’ancienne mistre de la culture, Aurélie Filippetti, avait quant à elle jugé que c’était la « liberté abso­lue » de l’Acadé­mie de choisir Roman Polanski, « un très grand réali­sa­teur ». « C’est quelque chose qui s’est passé il y a quarante ans. On ne peut pas à chaque fois relan­cer cette affaire. » Une réaction qui lui avait valu de nombreuses critiques.