Le secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et la recherche, Thierry Mandon estime que la candidature de Benoît Hamon a « vocation à aller devant les électeurs », dans une interview au JDD, à paraître ce 5 février.

« La campagne de Macron semble tirer des bords au gré du vent. Par gros temps, c’est dangereux », a-t-il déclaré à l’hebdomadaire, considérant qu’elle « manque de lisibilité, de choix clairs, de parti pris ».

Et si l’ancien ministre de l’Economie représentait la seule chance d’éviter un second tour entre droite et extrême droite ? « On ne fait pas de la politique par pronostic. Ni en regardant des sondages dont on a pu juger, ces derniers mois, du caractère prédictif », a-t-il répliqué.

« On fait de la politique par conviction. Or l’époque n’est pas à la promotion du libéralisme, au contraire. La société a besoin d’une puissance publique rénovée, démocratisée et affirmée. C’est la différence essentielle entre la candidature de Benoît Hamon et celle d’autres compétiteurs », aux yeux de ce secrétaire d’Etat, membre du mouvement Movida lancé par son collègue du gouvernement Mathias Fekl.

« Une nouvelle page de l’histoire de la gauche de gouvernement »

A la question de savoir s’il excluait, même à long terme, de se rallier au meneur d’« En marche » comme certains socialistes l’envisagent, M. Mandon a rétorqué que « la candidature de Benoît Hamon a vocation à aller devant les électeurs ». « Il ne peut en être autrement quand 2 millions de citoyens se déplacent pour voter dans une primaire. Que va-t-on leur dire : Merci d’être venus, mais c’était pour rire ? », a-t-il lancé.

A la différence d’autres membres du gouvernement, absents samedi de la convention d’investiture du vainqueur de la primaire socialiste élargie, il a évoqué « beaucoup de raisons de le soutenir » et assuré que « nos électeurs, sans renier les cinq années qui viennent de s’écouler, éprouvent le besoin de voir s’ouvrir une nouvelle page de l’histoire de la gauche de gouvernement ».

Non seulement la société « ne veut ni de l’ambiguïté, ni d’un libéralisme travesti en néocentrisme », mais Benoît Hamon « ne remet pas en cause l’architecture du quinquennat » et « a eu l’intelligence de rechercher ce que pourraient être les enjeux du monde qui vient, et les réponses de gauche ».