François Fillon lors de sa conférence de presse donnée à son QG de campagne, à Paris, le 6 février. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE

La contre-attaque de François Fillon se poursuit. « J’ai décidé de foncer », a-t-il lancé mardi 7 février devant les parlementaires de son camp réunis à huis clos à son quartier général. « Non parce que je serais une tête brûlée », a-t-il continué, selon le texte de son intervention transmis par son équipe, mais « parce que je porte (…) une responsabilité écrasante, celle de ne pas laisser les Français qui veulent l’alternance privés de leur victoire ».

« Il n’y a pas de plan B, il y a juste un plan A, comme “attaque” », a-t-il souligné, affirmant avoir « écouté, consulté, travaillé et parlé avec Nicolas Sarkozy et Alain Juppé » pendant le week-end.

Le candidat a également annoncé qu’il publierait une « lettre aux Français » dans la presse quotidienne régionale mercredi. Au lendemain de sa conférence de presse, M. Fillon retrouve par ailleurs le terrain ce mardi après-midi en se rendant à Troyes, sur les terres de François Baroin. Il doit ensuite aller à Juvisy mercredi, à Poitiers jeudi, à La Réunion vendredi et à Limoges la semaine prochaine.

Devant les parlementaires, l’ancien premier ministre a aussi à nouveau mis en cause le parquet national financier (PNF), qui a ouvert une enquête préliminaire sur les soupçons d’emplois fictifs dont auraient bénéficié son épouse et deux de ses enfants.

Contestation de la compétence du PNF à enquêter

« J’ai compris qu’il était naïf de croire que la justice serait rendue sereinement et rapidement », a déclaré M. Fillon devant les élus :

« Le parquet financier se saisit en vingt-quatre heures. Mes avocats viennent de démontrer qu’il n’était pas compétent pour le faire. Un parlementaire ne peut pas faire l’objet d’une incrimination pénale pour détournement de fonds publics. »

M. Fillon reprend ainsi l’argumentaire développé lundi durant sa conférence de presse, au cours de laquelle il a annoncé son intention de contester la compétence du PNF à enquêter sur les faits qui lui sont reprochés.

Dans un communiqué diffusé lundi soir, le PNF avait répondu que les investigations étaient diligentées « conformément aux critères de compétence définis par l’article 705 du code de procédure pénale » – qui définit son champ d’action, pour des infractions allant de la corruption active et du trafic d’influence au détournement de biens.

« Plus de raison d’appeler à un recours »

L’intervention de François Fillon a été accueillie favorablement par les élus. Y compris par Philippe Gosselin, député LR de la Manche, qui avait publiquement avancé l’hypothèse d’un retrait du candidat en faveur d’Alain Juppé :

« Nous devons tous nous réunir. (…) François Fillon est notre candidat. Il a repris l’ascendant. A partir du moment où le cavalier est remis en selle, on doit repartir en campagne. Je ne regrette pas d’avoir mis l’hypothèse Juppé sur le tapis. Mais à partir du moment où il a fait savoir à trois reprises qu’il n’irait pas, il n’y a plus de raison d’appeler à un recours. Il n’y a pas d’alternative crédible donc cela ne sert à rien de créer davantage de trouble. Cela s’appelle de la realpolitik. »

2 millions de personnes devant Fillon lundi

Plus de deux millions de personnes ont regardé la conférence de presse de François Fillon lundi, sur les chaînes d’information en continu et sur Internet.

Avec 1,25 million de téléspectateurs qui ont suivi en direct les explications de François Fillon, BFMTV a réuni 14,6 % de part d’audience, avec un pic de 1,43 million à 16h50, selon les chiffres de Médiamétrie. Un score « énorme », selon la chaîne, surtout à cette heure-là. S’y ajoutent notamment les 195 000 téléspectateurs qui ont suivi sur LCI cette conférence de presse.

680 000 personnes ont aussi suivi l’intervention du candidat en direct sur les supports digitaux de BFMTV (bfmtv.com, Facebook Live de BFMTV, Dailymotion...). La vidéo de la conférence publiée sur la page Facebook de M. Fillon totalisait par ailleurs 677 000 vues ce mardi.