Togo: deux médias audiovisuels interdits d’émettre
Togo: deux médias audiovisuels interdits d’émettre
Le Monde.fr avec AFP
La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication a jugé que les médias n’avaient pas les autorisations nécessaires.
La Haute autorité de l’audiovisuel au Togo a retiré les fréquences de deux médias privés qui émettent depuis 10 ans, pour n’avoir pas rempli les « formalités préalables d’autorisation », a-t-on appris mardi auprès de l’institution.
La télévision La Chaîne du Futur (Lcf) et la radio City FM, qui appartiennent au groupe Sud Média, « n’ont obtenu aucune autorisation préalable avant de commencer à émettre en 2007 », a déclaré à l’AFP Mathias Ayena, deuxième rapporteur de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac).
« Nous demandons simplement aux responsables de ces organes de faire une demande en bonne et due forme et nous allons analyser », a-t-il indiqué. Tôt mardi matin, les deux médias ont effectivement cessé d’émettre, a constaté l’AFP.
D’autres médias fermés en 2013
Luc Abaki, directeur général du groupe Sud Media, juge la démarche de la Haac « illégale », assurant que « toutes les démarches » avaient été effectuées à plusieurs reprises pour soummettre le dossier.
« Nous n’allons pas défier l’autorité de régulation, raison pour laquelle nous avons décidé de suspendre nos émissions, le temps de faire des recours nécessaires », a-t-il toutefois précisé.
Dans un communiqué, l’ONG Amnesty International a dénoncé lundi soir « une attaque contre la liberté d’expression », estimant cette « sanction disproportionnellement lourde au vu des faits reprochés ».
L’autorité de régulation avait déjà fermé plusieurs médias en 2013, notamment la radio Légende FM pour « multiples dérapages », affirmant qu’elle diffusait de fausses informations durant les législatives.
Au Bénin voisin, trois médias proches de l’opposition - E-Télé, Eden TV, et Radio Soleil - avaient également été suspendus fin novembre-début décembre, avant d’être à nouveau été autorisés à émettre fin janvier par l’autorité de régulation de l’audiovisuel béninoise.