Affaire d’Aulnay, la droite s’en prend à l’exécutif
Affaire d’Aulnay, la droite s’en prend à l’exécutif
Dix jours après la violente interpellation de Théo L. à Aulnay-sous-Bois, l’affaire a pris un tournant politique ce week-end.
L’affaire d’Aulnay-sous-Bois a pris au cours du week-end un tournant politique. Dix jours après la violente interpellation de Théo L., victime d’un viol présumé lors d’une intervention de police le 2 février, une manifestation de soutien à Bobigny (Seine-Saint-Denis) a été entachée par des violences attribuées à des casseurs, où 37 personnes ont été interpellées. Dimanche soir à Argenteuil, 11 personnes ont également été arrêtées lors d’incidents liés à cette affaire, selon les forces de l’ordre.
En réaction, les responsables politiques ont dénoncé la mauvaise gestion de l’affaire par l’exécutif. Lundi 13 février, le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, a condamné les violences, tandis que le premier ministre, Bernard Cazeneuve, doit recevoir des associations antiracistes. François Hollande doit lui se rendre mardi à Aubervilliers.
Bruno Le Roux « condamne toutes les violences »
Après s’être vu reprocher sa discrétion par l’opposition, le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, a condamné lundi « toutes les violences » et a appelé au « calme » en marge d’une présentation concernant la sécurité routière.
« J’appelle à la responsabilité, à la sérénité, à la confiance dans la justice », a-t-il dit, tout en prévenant qu’il serait « intraitable avec tous les casseurs ».
Pour Benoît Hamon, Marine Le Pen « jette de l’huile sur le feu »
Le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle, Benoît Hamon, a regretté lundi dans un communiqué que Marine Le Pen « jette de l’huile sur le feu », après les violences de samedi à Bobigny. « Une fois encore, elle jette de l’huile sur le feu. Une fois encore elle provoque le désordre, elle encourage les violences par son discours de haine et ses indignations sélectives », accuse M. Hamon, qui appelle à « s’insurger » contre le discours de la candidate du Front national à la présidentielle.
Dans son communiqué, le député des Yvelines dénonce des agissements « inacceptables » et rappelle que « nul sentiment d’injustice, aussi fort soit-il, ne peut justifier d’agresser des fonctionnaires de police, d’incendier des voitures et de dégrader des biens publics ».
Pour Les Républicains, la manifestation aurait dû être interdite
Lundi matin sur RTL, le porte-parole de François Fillon, Thierry Solère, a estimé que la manifestation de samedi à Bobigny aurait dû être interdite :
« Si François Fillon avait été président de la République, il n’aurait pas autorisé cette manifestation. Pourquoi ? Parce que nous avons vu toute la semaine des rassemblements qui ont été peu relayés dans la presse, même à Paris dans le quartier des Halles, où il y a eu limite des débordements. Et c’était évident que la manifestation allait dégénérer, et c’est tout à fait irresponsable de l’avoir autorisée. »
Un avis partagé par le maire de Nice, Christian Estrosi, qui a déclaré lundi matin sur Europe 1 que « ce genre de manifestation dégénère systématiquement ».
De La Réunion, où il tentait de relancer sa campagne enlisée dans l’affaire des soupçons d’emplois fictifs de son épouse Penelope, le candidat LR à la présidentielle, François Fillon, a, lui, pointé dimanche « la responsabilité du gouvernement » dans les violences survenues au cours du week-end, s’étonnant du « silence » du ministre de l’intérieur.
Marine Le Pen veut « redonner » des moyens aux policiers
La présidente du FN a affirmé dimanche sur Europe 1-i-Télé-Les Echos que « tout cela est la conséquence du laxisme qui diffuse dans la société française, qui est la responsabilité des politiques qui nous ont gouvernés pendant des années », réclamant « un sacré tour de vis » pour « redonner aux policiers les moyens de leur action ».
Benjamin Griveaux (En Marche !) : « La clé de voûte est le travail »
Benjamin Griveaux, le porte-parole d’En Marche !, a rejeté les « procès faits au gouvernement actuel », notamment par François Fillon et Marine Le Pen, et affirmé que « la clé de voûte » des problèmes dans les banlieues françaises était « le travail ». « Il faut tout mettre en œuvre pour ramener le travail » dans ces quartiers, a-t-il déclaré.