Andrew Puzder et Donald Trump, le 18 novembre 2016 dans le New Jersey. | DREW ANGERER / AFP

Elle n’est pas la première à trébucher sur les questions d’intendance, mais le revers essuyé, mercredi 15 février, par l’administration Trump a souligné une nouvelle fois son impréparation. Comme d’autres avant lui, Andrew Puzder, le responsable d’un groupe de restauration rapide nommé par Donald Trump au poste de secrétaire au travail, a été contraint de se retirer après la découverte du fait qu’il avait employé au noir une femme de ménage en situation irrégulière.

Pour une administration qui a fait de la lutte contre les sans-papiers une priorité, cet écart est devenu un obstacle infranchissable au Sénat, où M. Puzder devait être confirmé dans ses fonctions. Ce dernier s’était en effet mis à dos les démocrates par ses déclarations passées contre le salaire minimum et les syndicats. Il avait déclaré également préférer les robots aux employés, parce qu’« ils sont toujours polis, rentables, ne prennent jamais de vacances, ne sont jamais en retard, ne tombent jamais et n’ont pas de problème d’âge, de sexe ou de discrimination raciale ».

Les publicités tapageuses de sa chaîne de restaurants, qu’il avait qualifiées de « très américaines », mettant en scène des mangeuses de hamburgers aux poses lascives, n’avaient pas placé les plus conservateurs des élus républicains dans de meilleures dispositions à son égard, en dépit des maillots de bain aux couleurs nationales. La découverte de l’emploi clandestin, dont la Maison Blanche avait été informée après la nomination, selon un porte-parole de M. Puzder, a été le coup de grâce.

Flynn « traité très injustement par la presse »

Ce revers est intervenu alors que le président Donald Trump a, de lui-même, relancé la controverse sur la démission de son conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn. Lors d’une conférence de presse avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, M. Trump n’a pas pu s’empêcher de déplorer le départ de M. Flynn, « traité très injustement par la presse ». Cette dernière avait révélé que l’ancien conseiller avait menti à l’administration à propos du contenu d’une conversation avec l’ambassadeur russe à Washington, avant l’entrée en fonctions de M. Trump.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, avait pourtant expliqué la veille que le président avait demandé à M. Flynn de démissionner parce qu’il n’avait plus confiance en lui. John McCain, président de la commission des forces armées du Sénat, a regretté une « indication troublante du dysfonctionnement actuel de l’appareil de sécurité nationale ». Mardi, à la suite des révélations qui ont conduit à sa démission, le New York Times a fait état de l’existence de contacts multiples entre des responsables russes et des proches de M. Trump, pendant la campagne présidentielle, même si aucun d’entre eux n’est aujourd’hui à la Maison Blanche.

Cette ombre russe a poussé le Congrès à envisager de nouvelles enquêtes, même si les élus républicains semblent vouloir se concentrer sur l’origine des « fuites » à la presse, dénoncées par M. Trump comme des « actes criminels », « très antiaméricains ». Pour éviter de répondre à des questions sur ce sujet, le président a fait en sorte, lors de la conférence de presse avec M. Nétanyahou, de ne donner à nouveau la parole qu’à des médias conservateurs jugés bienveillants à son égard.