A New York, le 23 février, un rassemblement était organisé pour demander le maintien de la protection des droits des personnes transgenres. | KENA BETANCUR / AFP

« Apple croit que chacun mérite une chance de s’épanouir dans un environnement exempt de stigmatisation et discrimination. Nous soutenons les efforts faits en faveur d’une meilleure acceptation, et non l’inverse. » Cette déclaration de la firme à la pomme, rapportée par Axios le 22 février, était l’une des premières à dénoncer la décision de l’administration américaine de revenir en arrière sur les droits des personnes transgenres.

Le matin même, les départements de la justice et de l’éducation annonçaient en effet qu’ils ne prendraient plus en compte une mesure antidiscrimination mise en place par l’ancien président des Etats-Unis. Celle-ci visait à permettre aux étudiants transsexuels de choisir dans les toilettes les cabinets de leur choix, en fonction de leur genre, et non de leur sexe biologique. Cette mesure de protection était également valable dans d’autres lieux non mixtes, comme les vestiaires.

En réaction à ce nouveau revirement dans la « bataille des toilettes », comme on la surnomme, une dizaine de grands groupes de la Silicon Valley ont protesté. Parmi eux, Facebook, Microsoft, Alphabet, la maison mère de Google, qui s’est dite « profondément concernée » par le sujet, Dell, IBM, Lyft, Pinterest, Salesforce.com, Yahoo!, Uber ou encore Zenefits. Plusieurs ont rappelé qu’en leur sein des « politiques explicites de non-discrimination » étaient appliquées depuis des années déjà.

Une Silicon Valley sous pression

Ce n’est pas la première fois qu’une telle coalition de firmes s’oppose au président, Donald Trump, et son administration. A la fin de janvier déjà, des voix s’étaient élevées contre le décret anti-immigration visant les ressortissants de sept pays musulmans. Mark Zuckerberg, président-directeur général de Facebook, avait alors déclaré que les Etats-Unis étaient « une nation d’immigrants », et qu’il fallait « être fiers de cela ». Apple, Microsoft, Google et Netflix lui avaient ensuite emboîté le pas.

La relation entre Donald Trump et la Silicon Valley est, depuis quelques mois, pour le moins fluctuante. Après avoir largement pris position pour la démocrate Hillary Clinton, plusieurs grands patrons avaient tenté d’apaiser la situation. Une rencontre avait alors été organisée à New York avec le futur président, à la suite de laquelle Elon Musk et Travis Kalanick, fondateurs respectifs de Tesla et d’Uber, avaient accepté d’intégrer un « forum stratégique », destiné à conseiller le candidat sur sa politique économique.

Des employés avaient alors appelé leurs dirigeants à changer de cap. Des appels au boycottage sur les réseaux sociaux avaient également été lancés, contre Uber notamment.