Une enfant, déplacée à la suite des attaques de Boko Haram, dans un camp de Yola, dans le nord-est du Nigeria, le 14 janvier 2015. | © Afolabi Sotunde / Reuters / REUTERS

Quatorze pays ont promis, lors d’une conférence de donateurs organisée à Oslo, vendredi 24 février, de verser 672 millions de dollars (633 millions d’euros) sur trois ans pour aider les victimes du groupe jihadiste Boko Haram au Nigeria et dans les pays voisins du lac Tchad.

10,7 millions de victimes

Selon les Nations unies, 10,7 millions de personnes ont aujourd’hui besoin d’une aide d’urgence. Parmi celles-ci figurent un demi-million d’enfants de moins de cinq ans, qui souffrent des formes les plus graves de la malnutrition.

Seuls 457 millions de dollars seront transférés cette année, alors que l’ONU estimait les besoins à quelque 1,5 milliard en 2017. Le sous-secrétaire général de l’organisation, Stephen O’Brien, qui participait à la conférence des donateurs, s’est toutefois déclaré confiant : « En une matinée nous avons levé un tiers » de l’objectif annuel.

Sans les Etats-Unis

Les quatorze donateurs sont presque exclusivement des pays d’Europe de l’Ouest, auxquels s’ajoutent le Japon et la Corée du Sud. « Les États-Unis ont dit qu’ils communiqueraient ultérieurement leur contribution, donc elle n’est pas intégrée », a déclaré le ministre norvégien Børge Brende.

Le pays compte réduire son aide internationale. Washington a envoyé lors de la conférence un fonctionnaire de l’agence au développement USAID, qui n’a pas donné d’indication claire sur les intentions de l’administration de Donald Trump.

Risque de famine

La présence des djihadistes de Boko Haram dans la région du lac Tchad a empêché les agriculteurs de semer pour les prochaines récoltes ou d’abreuver leurs troupeaux. Les pêcheurs sont également privés d’accès au lac, que se partagent quatre pays : Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad.

L’aide a du mal à parvenir, ou elle le fait dans des conditions extrêmement difficiles, à des populations qui n’ont souvent plus d’écoles, de système de santé ni d’agriculture.

Larguer de la nourriture

« Devant une famine on est prêt à tout, y compris à larguer de la nourriture. Mais c’est une zone où il faut faire très attention, et tout ce qu’on veut éviter, c’est qu’elle profite aux terroristes. Ce genre d’intervention coûte cher », a expliqué Abdou Dieng, le directeur régional du Programme alimentaire mondial en Afrique de l’Ouest.

Lancée en 2009, l’insurrection menée par la secte islamiste Boko Haram dans le but d’installer un « califat » dans le nord du Nigeria a fait au moins 20 000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés.