Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen, mis en examen pour abus de biens sociaux
Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen, mis en examen pour abus de biens sociaux
Par Anne Michel, Olivier Faye, Simon Piel
Il s’agit de la première mise en examen dans l’enquête sur le financement des campagnes électorales du parti frontiste en 2014 et 2015.
Depuis l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti, en 2011, toutes les campagnes électorales du Front national ont fait l’objet d’enquêtes judiciaires. Au total, douze mises en examen ont été prononcées auxquelles s’est ajoutée récemment une treizième : celle de Frédéric Chatillon, comme le révèle Le Monde dans son enquête sur le système de financement opaque du parti d’extrême droite.
Ancien membre du GUD (Groupe union défense, mouvement étudiant d’extrême droite), ce proche de Marine Le Pen et homme-clé du dispositif financier a été mis en examen, le 15 février, pour abus de biens sociaux, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 9 novembre 2016 par le parquet de Paris pour « escroqueries » et « abus de biens sociaux » lors des élections de 2014 (municipales, européennes et sénatoriales) et de 2015 (départementales).
Il s’agit de la première mise en examen dans cette enquête, mais de la deuxième le visant. Il a en effet déjà été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour répondre du financement des campagnes de 2012 – 9 autres personnes sont dans ce cas, dont le FN en tant que personne morale et les deux dirigeants frontistes Jean-François Jalkh et Wallerand de Saint-Just.
Cette fois, M. Chatillon, dirigeant de la société de prépresse Riwal, est mis en cause pour avoir accordé un crédit fournisseur de Riwal au FN, via l’entremise du microparti de Marine Le Pen, Jeanne. Une opération s’apparentant, selon la justice, à un financement politique par une personne morale, ce qui est interdit par le code électoral et ressemble fort à ce qui lui était déjà reproché en 2012.
Retrouvez notre dossier sur les finances opaques du Front National
- Notre enquête sur le système de financement à l’opacité organisée du Front national
- Notre analyse politique sur le Front national, une « victime » aux affaires florissantes
- Nos révélations sur le redressement fiscal de Jeanne, le microparti de Marine Le Pen
- Le point sur l’enquête sur les assistants parlementaires européens
- L’editorial du jour : Marine Le Pen contre l’Etat de droit
Et aussi : Notre grande enquête sur le Parlement européen, tiroir-caisse de l’extrême droite