Mevlüt Cavusoglu, le ministre des affaires étrangères turc, le 3 mars 2017. | ADEM ALTAN / AFP

Le chef de la diplomatie turque a affirmé qu’il se rendrait mardi 7 mars au soir en Allemagne pour tenir un meeting de campagne favorable au président, Recep Tayyip Erdogan, malgré l’annulation de plusieurs rassemblements par les autorités allemandes.

« Je rencontrerai nos concitoyens à Hambourg ce soir. Personne ne pourra nous empêcher d’aller à la rencontre de nos concitoyens », a lancé Mevlüt Cavusoglu lors d’une allocution à Istanbul en présence de consuls européens, dont celui de l’Allemagne.

Les autorités allemandes avaient annoncé lundi soir avoir retiré l’autorisation délivrée pour la tenue du meeting de M. Cavusoglu dans un lieu jugé trop vétuste de cette ville du nord du pays, sans pour autant annuler le rassemblement lui-même.

Un haut responsable turc a fait savoir à l’Agence France-Presse, sous couvert d’anonymat, qu’une autorisation pour un deuxième lieu avait été refusée par les autorités allemandes, mais qu’un troisième lieu avait été trouvé pour tenir le meeting.

« Pratiques nazies »

Les relations entre Ankara et Berlin, deux pays membres importants de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, se sont brutalement tendues ces derniers jours à la suite de l’annulation de rassemblements électoraux auxquels devaient prendre part des ministres turcs en Allemagne.

Comme plusieurs responsables turcs, M. Cavusoglu a été missionné pour récupérer le plus de voix possible au sein de la communauté turque d’Allemagne en faveur du oui au référendum du 16 avril sur l’extension des pouvoirs du président Erdogan.

Ce dernier a provoqué la fureur des dirigeants allemands en assimilant les annulations à des « pratiques nazies ». M. Cavusoglu a déclaré que ces annulations étaient « inacceptables », estimant qu’il y avait une « pression systématique » sur les propriétaires des lieux sollicités par les Turcs.

Le gouvernement allemand s’est défendu de toute implication, affirmant que la décision d’accorder ou non ces autorisations relevait des compétences des autorités locales. M. Cavusoglu a annoncé qu’il rencontrerait mercredi matin son homologue allemand, Sigmar Gabriel.