La ministre des droits des femmes demande le « retrait » de la publicité controversée de Saint Laurent
La ministre des droits des femmes demande le « retrait » de la publicité controversée de Saint Laurent
Le Monde.fr avec AFP
Accusée de véhiculer des images dégradantes des femmes, la dernière campagne publicitaire de la maison Saint Laurent sera examinée par l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité.
Pour Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d’Osez le féminisme, « cette publicité coche toutes les cases d’une pub sexiste : hypersexualisation, femme réduite à un objet, position de soumission... C’est symboliquement très violent. » | JACQUES DEMARTHON / AFP
La ministre des droits des femmes, Laurence Rossignol, s’est prononcée, jeudi 9 mars, pour le « retrait » de la campagne publicitaire controversée de la maison de haute couture Yves Saint Laurent, montrant des mannequins filiformes dans une « position humiliante ».
Sur l’une des images de la campagne, une femme apparaît jambes écartées, en talons et collants résilles. Sur une autre, une jeune femme très amaigrie, sur talons aiguilles et patins à roulettes, est penchée sur un tabouret dans une position jugée explicite.
« Je pense que cette publicité a tous les défauts, tous, c’est-à-dire qu’elle met la femme dans une position humiliante, (…) elle montre une femme quasi anorexique », a déploré la ministre sur France 2.
La campagne est entre les mains de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), dont le jury de déontologie statuera vendredi. Sans attendre cette échéance, l’instance a déjà écrit à la maison Yves Saint Laurent pour lui demander de « faire cesser la diffusion, de retirer ces images ou de les changer ».
« Incitation à l’anorexie »
« J’espère qu’ils vont demander le retrait de cette publicité, qui est juste une incitation, un appel à l’anorexie », a souhaité la ministre.
Laurence Rossignol a fait remarquer que, « le même jour quasiment où sortait cette pub », son ministère publiait un « guide » pour « former les communicants à la communication non sexiste ».