Corée du Sud : Park Geun-hye, destituée, quitte le palais présidentiel
Corée du Sud : Park Geun-hye, destituée, quitte le palais présidentiel
Les manifestations se sont poursuivies samedi après la destitution de la présidente sud-coréenne. Une élection pourrait avoir lieu le 9 mai.
Comprendre le scandale politique en Corée du Sud en 3 minutes
Durée : 03:09
La présidente sud-coréenne Park Geun-hye, dont la destitution a été confirmée à l’unanimité des juges de la Cour constitutionnelle dans une affaire de trafic d’influence, a quitté les locaux de la présidence dimanche 12 mars au soir, selon l’agence de presse Yonhap.
Mme Park est partie de la Maison bleue, nom du palais présidentiel qu’elle occupait depuis son élection en 2013, et où elle est restée cloîtrée ces dernières semaines. La présidente n’était sortie qu’une seule fois depuis le 9 décembre, jour où l’Assemblée nationale avait voté sa destitution.
Escortée par des policiers à moto, la présidente déchue, âgée de 65 ans, est retournée vivre dans sa résidence personnelle à Séoul, où des centaines de ses partisans s’étaient rassemblés pour l’attendre. Dans la journée de dimanche, des ouvriers s’affairaient pour apporter de l’électroménager et du mobilier, selon des images de la télévision sud-coréenne, alors que d’autres terminaient en urgence des travaux pour remettre en état cette maison en rénovation, situé dans le très chic quartier de Gangnam, dans le sud de la capitale. Aux alentours, 800 cents policiers étaient déployés pour assurer la sécurité de Mme Park, a précisé la police.
Des manifestations dans les deux camps
Samedi, des milliers de policiers anti-émeutes étaient déployés à Séoul alors qu’environ 50 000 manifestants opposés à Mme Park célébraient le verdict de la Cour constitutionnelle en scandant : « Le peuple a gagné ! Arrêtez Park ! » De leur côté, environ 20 000 partisans de la présidente déchue s’étaient regroupés pour réclamer un ré-examen de la décision de la Cour. La police avait installé des barrières pour séparer les manifestations opposées. La veille, deux partisans de la présidente avaient été tués lors d’affrontements avec la police. Un troisième manifestant est mort samedi des suites d’une crise cardiaque.
Le président de la commission électorale nationale a fait part d’une « inquiétude croissante » face à cette tension avant l’élection d’un nouveau président, qui devrait se tenir sous soixante jours. Les médias évoquent la date du 9 mai. Le libéral Moon Jae-in, favori des sondages, a déclaré dimanche qu’il allait « faire de ce pays un pays de justice, de bon sens, à travers un changement de régime ».
La Cour constitutionnelle a estimé vendredi que Mme Park avait enfreint la loi en permettant à sa confidente secrète, Choi Soon-sil, de se mêler des affaires de l’Etat et qu’elle avait contrevenu aux règles de la fonction publique. Mme Choi est elle-même jugée pour avoir soutiré des millions de dollars à de grands groupes industriels.