GUILLAUME SOUVANT / AFP

François Fillon va présenter, lundi 13 mars, son « projet pour la France » depuis son QG de campagne à Paris. Il en a livré quelques éléments, essentiellement économiques, dans un entretien paru dimanche dans Les Echos. « Mon projet reste et restera celui de la primaire », dit le candidat LR, qui précise quand même avoir « amélioré certains volets ».

Le taux intermédiaire de la TVA. Le programme de M. Fillon pendant la primaire prônait une hausse de ce taux, actuellement de 10 %, qui concerne notamment les secteurs de la restauration et du bâtiment. Il annonce maintenant qu’il ne bougera pas, comme « les taux réduit et super-réduit ».

« Nous avons considéré que le taux intermédiaire était plutôt supérieur à la moyenne européenne, à l’inverse du taux normal de 20 %, et qu’une hausse pouvait avoir des incidences négatives sur les services. Le gain budgétaire, relativement faible, ne justifie pas un tel risque. »

Le taux normal, actuellement de 20 %, augmenterait de deux points.

Les charges salariales. M. Fillon prévoit une enveloppe de « 7,7 milliards d’euros » pour que les « petits salaires » puissent bénéficier d’une « baisse des charges salariales ».

« Il s’agira d’un forfait de 350 euros par salarié par an, 700 euros pour un couple ».

Ces deux mesures feront partie d’un « choc de compétitivité immédiat pour faire redémarrer l’économie et un soutien rapide au pouvoir d’achat ».

« L’ensemble de ces efforts, 40 milliards d’euros pour la compétitivité et plus de 10 milliards d’euros pour le pouvoir d’achat, seront financés par les économies sur la dépense publique et par la hausse de deux points du taux normal de TVA. »

Le calendrier. En cas de victoire, il promet de faire voter « les principales réformes sociales » - fin des 35 heures, la refonte du code du travail, le plafonnement des indemnités de licenciement aux prud’hommes et le passage de l’âge de la retraite à 65 ans - et « un collectif budgétaire comprenant les grandes mesures fiscales du quinquennat » dans les trois mois. « Je suis favorable, pour certains volets, à agir par ordonnance car il faudra aller vite », dit-il.

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Son gouvernement. Il entend toujours nommer un gouvernement de 15 ministres, avec un « nombre limité de secrétaires d’Etat à leur disposition et des cabinets extrêmement réduits ». Un code de conduite « impliquant des règles strictes de solidarité gouvernementale, de prévention des conflits d’intérêt et d’utilisation des moyens publics », sera créé.

M. Fillon a aussi quelques mots pour ceux qu’il considère comme ses principaux concurrents, Marine Le Pen et Emmanuel Macron.

« Si je suis élu, j’aurai avec moi une majorité parlementaire, ce qui ne serait le cas ni pour M. Macron, ni pour Mme Le Pen. Je suis le seul à incarner une vraie rupture, qui permettra de redresser l’économie »,

Et quant à sa probable mise en examen dans l’affaire de soupçons d’emplois fictifs de membres de sa famille, il dit ne se faire « pas beaucoup d’illusions (…) compte tenu de la précipitation avec laquelle cette procédure est conduite. Mais je suis convaincu que mon innocence sera reconnue in fine ». M. Fillon est convoqué devant les juges le 15 mars.