L’hôpital de Nancy mis en examen dans l’enquête sur la mort d’un enfant de 4 ans
L’hôpital de Nancy mis en examen dans l’enquête sur la mort d’un enfant de 4 ans
Le Monde.fr avec AFP
Le petit garçon, Timéo, était mort au CHRU de Nancy au printemps 2015 après avoir reçu une très forte dose d’anti-inflammatoire.
Près de deux ans après la mort d’un petit garçon de 4 ans qu’il soignait, l’hôpital de Nancy (Lorraine) a été mis en examen en tant que personne morale, ont annoncé les avocats de la famille mardi 14 mars.
Au printemps 2015, le jeune Timéo, admis au centre hospitalier régional universitaire (CHRU) pour des douleurs aux jambes, a reçu seize fois la dose de colchicine qui aurait dû lui être administrée. La colchicine est un anti-inflammatoire utilisé notamment contre les crises de goutte.
L’hôpital de Nancy a été mis en examen en novembre 2016 dans le cadre de l’instruction de cette affaire, a expliqué l’avocat de la famille, Me Gérard Welzer. « Pour la famille, c’est un premier pas, mais elle estime que dans le dossier il y a suffisamment d’éléments pour montrer les fautes pénales de certaines personnes physiques », a-t-il commenté.
« Beaucoup trop de laisser-aller »
Pour la mère du petit garçon, Elodie Gaire, au moins trois personnes physiques pourraient être poursuivies dans cette affaire : celle qui s’est trompée dans la dose de colchicine (multipliant par 16 la quantité qu’aurait dû recevoir l’enfant), celle qui lui a prescrit un autre médicament qui n’aurait pas dû être mélangé à la colchicine et le médecin de garde, qui ne s’est pas déplacé quand l’enfant a été pris de vomissements et de diarrhées.
« La colchicine devrait être un produit extrêmement surveillé, parce que la différence entre la dose mortelle et la dose non mortelle est infime », a expliqué Mme Gaire, qui déplore « beaucoup trop de laisser-aller » dans le suivi de son fils.
« Le CHRU apporte son soutien à la partie civile pour faire en sorte que des événements comme ceux-ci n’aient plus à se reproduire au sein du CHRU », a déclaré l’avocat de l’hôpital, Me François Robinet.