Grande-Synthe : prolongation de six mois du camp pour réfugiés
Grande-Synthe : prolongation de six mois du camp pour réfugiés
Le Monde.fr avec AFP
La ministre du logement a écarté l’idée émise mercredi par le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, de procéder au démantèlement du lieu « le plus rapidement possible ».
Un migrant dans le camp de Grande-Synthe, le 14 décembre 2016. | PHILIPPE HUGUEN / AFP
La ministre du logement, Emmanuelle Cosse, a signé, mardi 17 mars, la prolongation de six mois de la gestion du camp pour réfugiés de Grande-Synthe. La convention tripartite entre l’Etat, la ville de Grande-Synthe (Nord) et l’Association des Flandres pour l’éducation, la formation des jeunes et l’insertion sociale et professionnelle (Afeji), l’association agréée pour gérer le camp, date de mai 2016.
Vos questions sur le camp de migrants de Grande-Synthe
Durée : 02:21
Cet avenant vise à réduire la capacité du camp et à améliorer les conditions d’accueil et la sécurité de ses occupants. Emmanuelle Cosse a ainsi écarté l’idée émise mercredi par le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, qui voulait procéder à son démantèlement « le plus rapidement possible ». Elle souhaite seulement diminuer sa capacité d’accueil à « sept cents personnes », contre quinze cents aujourd’hui, soulignant qu’il s’agit d’ « une solution d’urgence » et que chaque migrant devait se faire accompagner « vers une solution pérenne » dans des centres d’hébergement.
Population doublée
La ministre du logement a salué « le courage et la pugnacité de Damien Carême », le maire (Europe Ecologie-Les Verts) de Grande-Synthe, à ses côtés :
« Lui a pris ses responsabilités pour sortir ces personnes de la détresse, c'est pourquoi nous lui renouvelons notre confiance et notre soutien financier. »
M. Carême s’était catégoriquement opposé, mercredi, à la fermeture du camp réclamée par M. Le Roux. Le maire a renouvelé son appel à d’autres élus locaux « pour œuvrer à accueillir » des réfugiés dans leurs communes, « cela apporte beaucoup à une collectivité », leur dit-il.
A la suite du démantèlement de la « jungle » de Calais, en octobre, située à une quarantaine de kilomètres plus à l’ouest, la population du camp a plus que doublé. Plusieurs incidents ont marqué la vie du camp, formé de dizaines de petits chalets en bois, où les passeurs sont nombreux.
« Il y a des choses inacceptables qui se passent dans ce camp [...] car malheureusement des réseaux mafieux veulent faire de l’argent sur la misère humaine. C’est une bataille de tous les jours dont s’occupent les services de justice et de police », a reconnu Mme Cosse.
L'Etat s'est engagé à financer jusqu’au 31 août ce camp humanitaire aux normes internationales, ouvert en mars 2016 par la municipalité. Il versera 3 millions d'euros supplémentaires, dont 250 000 euros alloués à l'alimentation.