Le député socialiste des Landes Henri Emmanuelli répond aux questions des journalistes, lors de son arrivée, le 30 novembre 2010, au siège du Parti socialiste, à Paris, avant une réunion au lendemain de l’annonce de la candidature de Ségolène Royal aux primaires pour 2012. | FRED DUFOUR / AFP

L’ancien secrétaire d’Etat et ancien président PS de l’Assemblée nationale, Henri Emmanuelli, est mort à l’âge de 71 ans, a fait savoir mardi 21 mars sa famille à l’Agence France-Presse (AFP). Député socialiste, il avait décidé de ne pas se présenter pour les législatives de juin. Il était également toujours président du conseil départemental des Landes. Selon le quotidien Sud Ouest, M. Emmanuelli avait été hospitalisé vendredi à Bayonne pour « une double bronchite infectieuse » ; le député souffrait également de neuropathie.

Ancien trésorier, ancien premier secrétaire du Parti socialiste (1994-1995) après avoir battu Dominique Strauss-Kahn, ancien président de l’Assemblée nationale (1992-1993), ancien secrétaire d’Etat chargé du budget (1983-1986), Henri Emmanuelli était un mitterrandiste authentique. Hostile aux thèses « sociales-libérales », cet ancien du groupe Rothschild se voulait le gardien de la gauche du PS.

Dimanche lors de son meeting à Bercy, le candidat socialiste à l’élection présidentielle, Benoît Hamon, avait encore cité M. Emmanuelli comme l’un de ses modèles politiques.

Soutien critique de Benoît Hamon

En 2005, au congrès du Mans, Henri Emmanuelli avait décidé de s’associer au Nouveau Parti socialiste, porté par la génération des quadras, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. L’attelage ne tiendra pas, mais les liens avec Benoît Hamon perdurent. « J’entretiens avec lui une relation de très grande confiance, confiait Benoît Hamon en 2010. J’écoute ses conseils. A Reims, il m’a évité de commettre des erreurs. » Plus récemment, en janvier, alors qu’il tenait meeting dans sa circonscription de Mugron (Landes), Benoît Hamon confirmait : « C’est une personne qui a beaucoup compté dans mon histoire politique. »

M. Emmanuelli avait apporté son soutien à Benoît Hamon lors de la primaire de la gauche, bien qu’il critiquât le concept de primaires ouvertes. M. Emmanuelli avait également souligné, dans une courte déclaration à une journaliste de Sud Ouest confirmée à l’AFP, n’être « pas du tout d’accord avec son projet de revenu universel », qu’il jugeait « déresponsabilisant ».