Affaire Fillon : le Kremlin assure ne pas avoir besoin d’« intermédiaire » pour rencontrer des hommes d’affaires
Affaire Fillon : le Kremlin assure ne pas avoir besoin d’« intermédiaire » pour rencontrer des hommes d’affaires
Le Monde.fr avec AFP
Moscou a qualifié de « fausses informations » les révélations du « Canard enchaîné » selon lesquelles François Fillon aurait mis en relation un industriel libanais avec le président russe contre 50 000 dollars.
Vladimir Poutine au Kremlin le 21 mars. | KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP
Le président russe, Vladimir Poutine, n’a pas besoin d’« intermédiaire » pour rencontrer des hommes d’affaires, a réagi mercredi 22 mars le Kremlin après les révélations du Canard enchaîné selon lesquelles François Fillon aurait mis en relation un industriel libanais avec le président russe et le PDG de Total.
« En ce qui concerne les rencontres avec le président, elles sont organisées par le protocole présidentiel et il est là aussi exclu qu’un intermédiaire joue un rôle », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qualifiant les révélations de l’hebdomadaire français de « fausses informations ».
Selon le Canard, pourtant, M. Fillon aurait joué ce rôle d’intermédiaire contre 50 000 dollars le 19 juin 2015, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Neuf jours plus tôt, il aurait signé, via sa société 2F Conseil, un contrat avec l’entreprise de Fouad Makhzoumi, un milliardaire libanais, dans lequel il s’engageait à « jouer les entremetteurs » auprès d’hommes d’influence et de responsables d’entreprises russes, algériennes, gabonaises, ivoiriennes et françaises.
« En toute légalité »
La société 2F Conseil a été créée par François Fillon le 7 juin 2012, juste avant que débute son mandat de député de Paris, le 20 juin 2012. Le code électoral « interdit à tout député de commencer à exercer une fonction de conseil qui n’était pas la sienne avant le début de son mandat », ce qui signifie que M. Fillon a exercé chez 2F Conseil « en toute légalité », aux termes de ce texte.
En réponse aux interrogations, notamment de ses adversaires, sur d’éventuels « conflits d’intérêts » du fait de cette société, M. Fillon avait assuré que la liste de ses clients ne comprenait aucune entreprise russe, ni le gouvernement russe, ni aucun organisme de ce pays.