LA LISTE DE NOS ENVIES

Au menu de ce week-end : Maxime Gorki adapté par Eric Lacascade au Théâtre Les Gémeaux à Sceaux, les paradis fiscaux exposés à Assas, la nouvelle création de la compagnie de cirque Les 7 Doigts de la main au Bataclan, un festival contre le racisme et l’antisémitisme au Palais de la porte Dorée et des portes ouvertes au Musée de la marine, avant sa fermeture pour travaux.

THÉÂTRE. Eric Lacascade illumine « Les Bas-fonds », de Gorki, aux Gémeaux, à Sceaux

Eric Lacascade retrouve Maxime Gorki, dont il a déjà mis en scène Les Barbares et Les Estivants, et cela lui réussit. En mettant en scène Les Bas-fonds, pièce écrite par l’auteur russe en 1902, c’est bien des exclus, des déclassés d’aujourd’hui qu’il nous parle, de tous ceux qu’une société rejette sur ses rivages, et qui s’obstinent à vivre et à rêver, quand même.

Et cela donne un spectacle intense, incandescent, qui retrouve l’électricité, l’humanité profonde des grandes mises en scène d’Eric Lacascade. Rarement le théâtre donne à ce point le sentiment de mettre le spectateur face à de véritables êtres humains. Une belle réussite que l’on doit notamment à une superbe troupe d’acteurs, vieux compagnons de route d’Eric Lacascade ou nouveaux venus. Après avoir été créé au Théâtre national de Bretagne (TNB) de Rennes, ces Bas-fonds sont présentés au Théâtre Les Gémeaux, de Sceaux, en collaboration avec le Théâtre de la Ville. Fabienne Darge

Théâtre Les Gémeaux, 49, avenue Georges-Clemenceau, Sceaux. De 18 € à 28 €. Jusqu’au 2 avril.

PHOTOGRAPHIE. Les Rencontres d’Arles exposent les paradis fiscaux, à Assas, à Paris

Deux images de Paolo Woods et Gabriele Galimberti de la série « Les Paradis ». | PAOLO WOODS ET GABRIELE GALIMBERTI

Les Rencontres d’Arles installent à Paris l’une de leurs expositions phares de l’édition 2015, Les Paradis, qui a trouvé beaucoup d’échos dans la presse récemment, après les révélations « Offshore Leaks ». C’est une longue enquête des photographes Paolo Woods et Gabriele Galimberti, qui braque les projecteurs avec sérieux et humour sur le monde secret des paradis fiscaux.

Pendant plus de deux ans, les deux artistes ont voyagé dans les centres offshore, qui incarnent l’évasion fiscale, le secret et l’extrême richesse, et ont réellement créé une entreprise, judicieusement nommée The Heavens, dont le siège social se situe au Delaware, dans le même bâtiment qu’Apple, Bank of America, Coca-Cola, Google, Walmart...

Hébergée par l’université d’Assas, et gratuite, l’exposition s’accompagne de deux tables rondes, l’une sur la photographie documentaire et son rôle, l’autre sur les paradis fiscaux, par des spécialistes de la fiscalité. Claire Guillot

Les Rencontres d’Arles au centre Assas. Université Paris-II-Panthéon-Assas, 92, rue d’Assas, Paris 6e. Entrée libre sur réservation obligatoire. Jusqu’au 21 avril.

CIRQUE. Le chahut de la vie en revue acrobatique, au Bataclan, à Paris

Affiche du spectacle « Réversible », par la compagnie Les 7 Doigts de la main. | LE BATACLAN

Deux portes, deux fenêtres et des roulettes. Outillage minimum, scénographie maximum, avec multiplication des cadres et des points de vue pour le spectacle Réversible, nouvelle production pour huit interprètes de la compagnie de cirque canadienne Les 7 Doigts de la main. Les murs valsent, les lits basculent, les battants claquent, c’est le chahut de la vie en revue acrobatique qui fait grimper aux rideaux au sens propre et figuré. Et c’est réversible jusque dans les décors.

La tornade de Réversible emporte avec elle des séries de prouesses rarement vues. Chaque membre de cette troupe juvénile se révèle un as dans différentes pratiques. Parmi les raretés, des pas de deux invraisemblables autour du mât chinois et un numéro de charme encerclé de hula hoop. Faire tourner en permanence huit acrobates sur un plateau relativement étroit au milieu de décors sur roulettes toujours en mouvement n’est pas le moindre exploit de Réversible. Rosita Boisseau

Le Bataclan, 50, boulevard Voltaire, Paris 11e. Vendredi 24 mars à 20 h 30, samedi 25 à 16 h 30 et 20 h 30. De 25 € à 60 €. Jusqu’au 1er avril.

BALADES CONTÉES. Suivez les guides avec le projet Mobile Home, à Paris

Mobile Home - Teaser
Durée : 01:25

Dans le cadre d’un projet baptisé Mobile Home, qui a pour objectif d’associer création artistique et apprentissage de la langue française à destination des migrants (ou « primo-arrivants »), l’association Trans’Art Int. propose quatre rendez-vous ce week-end dans les 19et 20e arrondissements de Paris.

En quatre étapes dans différents lieux de ces quartiers, une quinzaine de « voyageurs » ou « voyageuses », comme ils se désignent parfois eux-mêmes, encadrés par une équipe de bénévoles de l’association Autremonde, accompagnés de conteurs et de musiciens professionnels, entraîneront le public dans une balade artistique et urbaine, mêlant paroles, musiques et chants.

Ces représentations sont l’aboutissement d’un travail de longue haleine entrepris depuis octobre 2016 avec ce groupe de quinze élèves inscrits aux cours de français langue étrangère (FLE) auprès d’Autremonde. A raison de trois ateliers par semaine – un consacré à l’apprentissage de la langue par le biais de l’outil numérique, un à l’enseignement plus classique de la linguistique et le dernier à la création artistique –, les participant(e)s à ce projet ont fini par former une sorte de famille de cœur, malgré la grande diversité de leurs situations personnelles, administratives ou autres, et de leurs pays d’origine (Afghanistan, Algérie, Argentine, Bangladesh, Egypte, Erythrée, Ethiopie, île Maurice, Mali, Maroc, Moldavie, Pakistan, Soudan).

Né à l’initiative de la comédienne et conteuse Julie Métairie, Mobile Home fait intervenir, aux côtés des bénévoles d’Autremonde, plusieurs artistes : le chanteur, musicien et conteur Manu Domergue, la comédienne et conteuse Sarah El Ouni (compagnie Omi Sissi), le conteur Pépito Matéo, ainsi que le duo acoustique formé par les frères Raphaël et Sylvain Dubert, Les Dubz. Cristina Marino

« Mobile Home, récits de voyageurs en balade urbaine ». Samedi 25 et dimanche 26 mars à 10 h 30 et 15 h 30. Point de RDV : passage des Saint-Simoniens, Paris 20e. Entrée libre. Réservation indispensable par mail : resa@transart-int.com

FESTIVAL. La culture en lutte contre l’intolérance, au Palais de la porte Dorée à Paris

Espiiem en concert au Palais de la porte Dorée, à Paris, le 21 mars 2017. | ALEXIS PERCHÉ

Pour sa première édition, qui a lieu jusqu’au dimanche 26 mars au Palais de la porte Dorée, à Paris, le Grand Festival contre le racisme et l’antisémitisme déploie une programmation pluridisciplinaire : danse (Thierry Thieû Niang), théâtre (Gymnase Platon, par Balagan Système), musique (« Le Tumulte noir – Josephine Baker »), débats, expositions (« Attention, travail d’Arabe ! »), stand-up (l’équipe du Jamel Comedy Club), littérature...

Le public est aussi invité à participer à la manifestation à travers la rédaction d’un journal pour lutter contre les stéréotypes, la composition d’une fresque en 3D, des ateliers d’écriture, la fabrication d’images contre les préjugés… Un rendez-vous culturel, engagé et symbolique au Musée national de l’histoire de l’immigration. Alexis Perché

Programme complet sur le site du Grand Festival.

PORTES OUVERTES. Tous matelots, au Musée de la marine, à Paris

Affiche de la manifestation parisienne au Musée de la marine, du 25 au 31 mars 2017. | MUSÉE DE LA MARINE

Avant d’abaisser les voiles et de fermer les écoutilles pour des travaux qui devraient durer jusqu’en 2021, le Musée de la marine, à Paris, accueille le public gratuitement pendant une semaine, du samedi 25 au vendredi 31 mars.

Au programme de la manifestation baptisée « Hissez ho ! Le Musée de la marine hisse les voiles. Cap sur 2021 », des spectacles, expositions, projections de films et ateliers, pour la plupart conçus pour réunir parents et enfants.

Samedi 25, l’auditorium accueillera ainsi, de 14 heures à 18 heures, les visiteurs prêts à se casser la voix en entonnant des chants de marins ; sur la même plage horaire, les plus aventuriers pourront monter (virtuellement) à bord d’une frégate multimission grâce à des lunettes 360°, à l’espace Fulton. Dimanche 26, les adeptes de la sieste pourront paresser au son du chant des baleines, salle des Vernet, de 15 heures à 18 heures ; quant à ceux qui se rêvent en loups de mer, ils pourront se faire tailler la barbe et tatouer les biceps entre midi et 18 heures. Sylvie Kerviel

Musée de la marine, 17, place du Trocadéro, Paris 16e. Fermé le mardi. De 10 heures à 18 heures.