TV : « Superstructures: l’hôtel sept étoiles de Dubaï »
TV : « Superstructures: l’hôtel sept étoiles de Dubaï »
Par Renaud Machart
Notre choix du week-end. L’épineuse construction d’un établissement qui fut, jusqu’en 2007, le plus haut du monde (Dimanche 26 mars, sur France 5, à 13 h 35).
© Copyright ITV plc (Granada International)
La série documentaire Superstructures, qui dépeint la construction de gigantesques bateaux, avions et bâtiments, a une dramaturgie prévisible : l’impossible y devient toujours possible. Le récit se fait plus angoissé à mesure que les défis sont présentés. On frémit, puis on soupire. Les plus émotifs applaudissent à la fin. On peut même, si on y est sujet, être pris de vertige quand il s’agit de l’élévation d’une tour rivalisant avec la hauteur de la tour Eiffel. Ce qui fut le dessein du Burj Al-Arab, l’hôtel sept étoiles le plus haut et le plus luxueux du monde, voulu à Dubaï par le cheikh Mohammed, prince héritier du petit émirat du golfe Persique.
Quant au dessin de cet édifice de 321 mètres, il s’inspire de l’élégance d’un navire à la voile gonflée. Pour lui donner l’allure « d’un yacht sortant des flots », l’équipe d’architectes placés sous la direction de Tom Wright l’a arrimé à une île artificielle, située à 270 mètres de la côte.
Un intérieur qui pique les yeux
Mais la force des courants marins, les tempêtes parfois terribles ainsi que le danger que représente la présence non loin d’une faille sismique ont imposé des fondations et des éléments verticaux hors du commun, voire inédits.
Si l’écrin design et épuré de cet hôtel est superbe, son intérieur est une horreur qui pique les yeux. Par comparaison, la décoration rose bonbon de la maison de Lisa Vanderpump – l’une des héroïnes de la série de télé-réalité « Real Housewives : Beverly Hills » – ou celle, plaquée or, de l’appartement de Donald Trump semblent de l’arte povera.
La décoratrice Khuan Chew, qui a l’habitude des sultans et de leur goût prononcé pour ce que notre confrère Gérard Lefort a un jour appelé le « style Louis de Barbès », n’a pas lésiné sur le tape-à-l’œil : moquette imprimée léopard ; lits king size à baldaquin et pompons pour parties carrées de bordel de luxe ; robinetterie d’or et lustres ruisselant de verrerie précieuse. Le cheikh – qui lui est en blanc – avait prévenu : cet hôtel est « fait pour éblouir ». Mais le milliardaire s’est vu coiffé au poteau : depuis la réalisation, il y a dix ans, de ce documentaire, l’hôtel JW Marriott Marquis, haut de 355 mètres, a gratté le ciel de Dubaï d’un peu plus près encore… Et toc !
Superstructures : l’hôtel sept étoiles de Dubaï, de James Bates (EU, 2007, 65 min).