Les élections présidentielles françaises vues par les japonais 「これでわかった!世界のいま」 26/03/2017
Durée : 29:51

C’est sur DozoDomo, un média en ligne consacré à la culture japonaise, que l’on trouve une petite pépite : la chaîne de télévision NHK présentait dimanche son émission hebdomadaire sur l’actualité mondiale, consacrée cette semaine à l’élection présidentielle en France.

La petite séquence d’ouverture est une mise en bouche tout à fait à la hauteur de ce qui va suivre : plan sur la tour Eiffel, Parisiens en terrasse, la chanson « Les Champs-Elysées » de Joe Dassin revisitée par une voix suave, et soudain, un coq chantant en incrustation à droite de votre écran : tout y est.

Un coq géant comme support pédagogique

Mais passons au cœur de l’émission : la présentation des candidats, qui se concentre sur Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Deux invités sont en plateau, en direct. D’après DozoDomo, présenter des maquettes et des fiches autocollantes n’est pas inhabituel à la télévision japonaise. « L’emblème de la France est le coq. Normal, donc, d’en voir un en polystyrène sur le plateau pour servir de support pédagogique. »

Par souci de didactisme, on place donc, les uns après les autres, les candidats à l’élection sur un coq géant : sur l’aile droite, la droite, sur l’aile gauche, la gauche. Après tout, c’est une façon comme une autre de s’y retrouver. Notons au passage que le contenu de l’émission semble plutôt précis et bien documenté : figurent d’abord les anciens dirigeants de chaque branche (François Mitterrand d’une part, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy de l’autre) de façon à ce que chacun puisse se repérer dans le paysage politique français.

Métaphores et mauvais jeux de mots

Mais nous ne sommes pourtant pas au bout de nos surprises : soudain, le coq se met à chanter et à battre des ailes. Par un artifice un brin grossier, sort de sous la table un gros œuf en plastique, que l’un des présentateurs ouvre péniblement pour en sortir un poussin. Il y installe ensuite… le visage de Marine Le Pen.

Après un bref historique sur le Front national, la poule géante s’agite encore : en sort un macaron rose qui, en s’ouvrant, donne naissance à Emmanuel Macron. Macron/macaron, vous voyez l’astuce. Nous avons donc désormais deux poussins, Macron et Le Pen.

Cette fois, c’est clair, même si nos compétences en japonais ne nous permettent pas de le vérifier, la métaphore de la poule, de l’œuf et du macaron est la suivante : le système gauche-droite français « accouche » d’une troisième voie, celle des candidats qui prétendent dépasser l’ancien clivage : Marine Le Pen à l’extrême droite et Emmanuel Macron au centre droit. Il fallait y penser.

L’invitée de l’émission trouve d’ailleurs, selon DozoDomo, le candidat d’En Marche ! plutôt à son goût : « il est pas mal, ce mec », commente-t-elle. Mais elle commettra un impair quelques instants plus tard, devant une photo de Brigitte Macron : « C’est sa mère ? », demande-t-elle. On nous précisera ensuite, grâce à un autocollant opportunément fixé sur une baguette de pain, qu’Emmanuel Macron n’aime pas Donald Trump.