Faire ses études aux Etats-Unis : inscriptions, bourses, logement…
Faire ses études aux Etats-Unis : inscriptions, bourses, logement…
Par Elsa Tabellion
Quelques conseils pratiques pour partir étudier dans une université ou un « college » américain, qu’il s’agisse d’études post-bac ou d’un échange universitaire.
Chaque année, plus de 8 000 Français partent étudier aux Etats-Unis. | Photo Visha Angelova / Flickr
Les Etats-Unis sont le premier pays pour l’accueil des étudiants étrangers. Ils comptent 4 000 universités, dont certaines très prestigieuses (Harvard, Stanford, etc.), et plus de 8 000 Français y font leurs études chaque année. Si l’envie d’y aller vous a aussi effleuré l’esprit, voici les démarches à suivre avant de tenter l’expérience.
Peut-on partir après le bac ? Si on est déjà étudiant, comment se passent les échanges universitaires ? A quel moment s’y prendre et comment préparer ses dossiers de candidature ? Quel est le coût et peut-on obtenir des bourses d’aides ? Quelles sont les démarches à effectuer, les visas et assurances à se procurer ? Peut-on facilement trouver un logement, un job étudiant, ou encore un stage ? Voici les conseils de Céline Ouziel, conseillère à la commission franco-américaine Fulbright, ainsi que de nombreux liens vers des articles sur ce thème, publiés par Le Monde et Courrier Expat.
Partir pour des études post-bac
Pour un jeune qui souhaite effectuer ses études post-bac aux Etats-Unis, deux solutions s’offrent à lui : la plus connue (et coûteuse) est celle de candidater dans une université, la seconde étant de s’inscrire dans un community college, cursus en deux ans après le bac, nettement plus accessible.
Candidater à un « Bachelor’s degree » dans une université américaine. Ce cursus dure quatre ans, avec une particularité, il n’y a pas d’obligation de choisir une discipline principale pendant ses deux premières années. « A 17 ans, les Américains ne savent généralement pas ce qu’ils veulent faire. Ils essaient donc pas mal de choses pendant leurs deux premières années d’études », explique Céline Ouziel. C’est ce qu’on appelle la general education – des enseignements très variés comme l’histoire, la littérature, les sciences, les mathématiques, etc. La spécialisation intervient en troisième année seulement.
Avant de postuler, il faut savoir que le système fédéral américain permet à chaque Etat de décider de sa propre politique, avec des universités publiques qu’il finance, et d’autres privées, avec des frais de scolarité beaucoup plus élevés. Dans les deux cas, un dossier de candidature est requis (comme pour les lycéens américains) un, voire deux ans, à l’avance.
Préparer un « associate’s degree » dans un « community college ». Il s’agit d’une formation en deux ans, qui présente deux intérêts pour un jeune Français : « Se remettre à niveau dans les différentes matières si on a des lacunes et approfondir son anglais avec des cours spécifiques », explique la conseillère. Les frais étant relativement moins élevés, un étudiant ne peut pas prétendre aux bourses américaines.
Les universités assurent un fort rayonnement aux villes où elles se situent. C’est le cas de Boston, qui abrite une centaine d’instituts universitaires, dont Harvard et le MIT (article réservé aux abonnés) ou de Pittsburgh, l’ex-capitale de l’acier (abonnés). Dans le but de doper leurs capacités d’accueil sans quitter les centres-villes, de grandes écoles de commerce, notamment à New York, se lancent dans des projets audacieux.
Postuler en échange universitaire
Un étudiant qui a commencé ses études en France peut également partir (lire le témoignage de notre blogueur Guillaume Ouattara, étudiant en école d’ingénieur), à condition que son université ou grande école ait signé des accords avec des facultés américaines. Il faut se renseigner auprès du service des relations internationales de son établissement, qui organise chaque année une ou des journées d’orientation sur ce thème.
Il est possible de partir dès la licence 3 (après un bac + 2), en préparant son dossier un an à l’avance. Transmettre ses relevés de notes (traduits en anglais), passer le Toefl (un test pour connaître le niveau d’anglais) et écrire une lettre de motivation (en anglais). Dans certains cas, il faut aussi des lettres de recommandation. Un processus sélectif, le nombre de places étant limité, mais bien plus économique en termes de frais de scolarité.
S’inscrire en master sans échange universitaire
Après avoir obtenu une licence en France, un étudiant peut partir faire un master aux Etats-Unis sans passer par un échange universitaire. Il y a cependant une nuance, l’entrée en master dans une université américaine se fait en cinquième année et non en quatrième comme en France. « Les admissions se font au cas par cas pour les étudiants internationaux. Certains bureaux d’admission estiment que la licence est l’équivalent du bachelor’s degree américain et l’étudiant sera alors éligible pour entrer en master. Mais d’autres universités, en particulier les plus sélectives, vont d’abord vouloir que l’étudiant ait au moins un master 1, voire un master 2 en France, avant qu’il puisse intégrer leurs masters », explique Céline Ouziel. Un dossier d’admission devra être constitué, comme pour un bachelor’s degree.
Frais de scolarité et budget
Les études aux Etats-Unis représentent, dans tous les cas, un investissement coûteux, entre les billets d’avion et la vie sur place, auxquels s’ajoutent souvent d’importants frais de scolarité.
Pour ceux qui partent en individuel, hors accord interuniversitaire, il faut régler l’inscription (tuition and fees) de l’université américaine. Si elle est privée, il faut compter près de 50 000 dollars (47 000 euros) par an. Si elle est publique, le coût est de 15 000 dollars (14 200 euros) à plus de 35 000 dollars (33 200 euros). Dans un community college, c’est environ 7 000 dollars (6 600 euros). « Chaque année, ces frais augmentent de 3 % environ », explique Mme Ouziel.
Pour une année d’études dans une université, le budget total varie entre 30 000 dollars et 70 000 dollars (28 400 euros à 66 300 euros) tout compris. L’étudiant pourra prétendre à une bourse américaine (détails ci-dessous). « L’écart de prix dépend de la réputation de l’université et du lieu géographique. Par exemple, à New York ou à Los Angeles, le coût de la vie sera plus cher que dans une ville moins importante », précise la conseillère. Pour un an d’études dans un community college, il faut compter de 20 000 dollars à 25 000 dollars (18 900 euros à 23 600 euros), tout compris – frais d’inscription, logement, déplacement, transport, etc.
Dans le cadre d’un échange universitaire, l’étudiant paie les frais d’inscription de sa fac ou grande école en France et non de l’université d’accueil, ce qui permet de réduire considérablement le coût.
Conditions financières et garant. « Dans le cas d’un échange, l’université en France donne à l’étudiant une estimation du coût total d’une année aux Etats-Unis, car il doit prouver qu’il a le budget prévisionnel sur son compte en banque », ajoute Mme Ouziel. Il doit aussi avoir un garant (parent, ami, etc.) en mesure de l’aider si besoin. Même principe dans le cadre d’une formation post-bac, sauf que l’étudiant doit disposer sur un compte en banque d’une somme suffisante pour les frais de scolarité mais aussi les frais de vie (logement, nourriture, dépenses courantes, etc.).
Pour être sûr de ne rien oublier de faire pendant votre première semaine aux Etats-Unis, voici un guide de survie de l’étudiant (article réservé aux abonnés).
Démarches : visa et assurance santé
Une fois admis par l’université américaine, l’étudiant peut faire sa demande de visa. Il faut remplir un dossier puis passer un entretien en anglais à l’ambassade des Etats-Unis, à Paris, pour expliquer son projet. « Dans le cadre d’un échange universitaire, le visa dure le temps du programme d’échange, mais les étudiants ont le droit de rester un mois après la date d’expiration », ajoute-t-elle.
Une assurance santé est aussi nécessaire. Les universités proposent les leurs, qui coûtent plus cher. « Il faut bien se renseigner, car il n’est parfois pas obligatoire d’y souscrire, chose qu’elles ne précisent pas toujours d’emblée », conseille Mme Ouziel. Si l’on a le choix, mieux vaut se tourner vers une assurance santé internationale (Mondassur, AVI, Cap Student, etc.), ou sa mutuelle étudiante, qui pourra proposer un plan spécial.
Les bourses d’aides pour financer ses études
Les bourses dépendent de si l’on part en individuel ou dans le cadre d’un échange universitaire.
Les étudiants partant après le bac peuvent obtenir une bourse de l’université qui les accueillera. Leur montant varie d’une université à une autre, et peut être consulté sur le site du réseau EducationUSA. Ils peuvent aussi prétendre à une bourse au mérite (en fonction de leurs notes). Rares sont, en revanche, les community colleges qui proposent des bourses pour les étudiants internationaux (contacter l’établissement pour vérifier). « Dans tous les cas, il faut s’y prendre au moins un an à l’avance », insiste la conseillère.
Pour les étudiants qui partent en échange, il existe plusieurs types d’aides. Tout d’abord, des financements du conseil départemental, du conseil régional et du Crous (les bourses de l’étudiant sont conservées pendant son échange). En revanche, ils ont rarement le droit à une bourse américaine.
Les étudiants qui partent faire un master (ou doctorat) sans passer par un échange n’ont pas de bourse du gouvernement fédéral mais peuvent éventuellement bénéficier d’une bourse au mérite de l’université d’accueil (en fonction des notes). Ensuite, la commission franco-américaine Fulbright accorde une dizaine de bourses d’études chaque année (les dossiers sont principalement évalués sur la qualité du projet d’étude, les résultats académiques et la motivation du candidat).
Trouver un logement
Se loger aux Etats-Unis est généralement facile. Il y a plusieurs possibilités : louer une chambre universitaire sur le campus (seul ou à plusieurs) ou prendre une colocation pas très loin du campus. Dans les grandes universités, il existe un programme qui permet aux étudiants de rester deux semaines en début de semestre en résidence universitaire (ou en famille d’accueil) le temps de trouver un logement. Il ne faut pas hésiter à contacter le bureau des étudiants internationaux de l’université américaine pour avoir des informations.
« Quand on a entre 18 ans et 20 ans, je pense qu’une chambre en résidence universitaire est préférable. Le campus est une petite communauté, tout le monde se connaît, c’est un bon moyen d’intégration. Au-delà, la chambre universitaire est bien sûr possible, mais je conseillerais une colocation en dehors, c’est plus sympa », explique Céline Ouziel.
Job étudiant
Le visa d’un étudiant, lui, permet de travailler sur le campus uniquement – et non en dehors – au maximum vingt heures par semaine. Est-ce facile de trouver un job étudiant ? « Tout dépend de la taille du campus. S’il est grand, il y a beaucoup de possibilités pour en trouver un, que ce soit à la cafétéria, à la bibliothèque, au gymnase, à la librairie, au restaurant… Mais si le campus est plus petit, il y a bien évidemment moins d’opportunités », souligne Mme Ouziel.
Les étudiants internationaux sont également en concurrence avec les étudiants américains qui peuvent trouver un job en dehors du campus, mais par souci de facilité pourraient vouloir travailler au sein même du campus. « Il existe une situation où le visa ne permet pas à l’étudiant de travailler, c’est quand il part en séjour linguistique, car il ne prépare pas de diplôme », précise la conseillère à la commission franco-américaine Fulbright.
Trouver un job étudiant n’est donc pas automatique, mais « il y a toujours une solution comme aller au bureau du tutorat et se proposer comme tuteur pour donner des cours particuliers de français », explique-t-elle.
Partir pour un stage en entreprise
Pour faire un stage aux Etats-Unis, il est possible de postuler à une offre postée par une entreprise américaine. Par exemple, la Student Conservation Association propose une liste de stage aux étudiants internationaux. Il est également possible d’envoyer une candidature spontanée à une entreprise en particulier. Certaines entreprises françaises peuvent d’ailleurs proposer des stages à l’étranger (se renseigner auprès de celles qui vous intéressent). Le visa J – 1 est nécessaire pour effectuer un stage aux Etats-Unis.