La victoire du PSG en Coupe de la Ligue peut-elle influer sur le dénouement de la Ligue 1 ?
La victoire du PSG en Coupe de la Ligue peut-elle influer sur le dénouement de la Ligue 1 ?
Par Anthony Hernandez
Large vainqueur de Monaco samedi au Parc OL (4-1), le PSG a montré qu’il était de retour. De quoi espérer converser son titre malgré son retard sur le leader monégasque.
Les joueurs monégasques doivent désormais se concentrer sur le championnat de France. | JEFF PACHOUD / AFP
« La vérité de demain se nourrit de l’erreur d’hier ». Le PSG et Monaco, qui viennent de s’affronter en finale de la Coupe de la Ligue samedi, peuvent méditer cette citation de l’écrivain-pilote d’avion Antoine de Saint-Exupéry. Impressionnants lors de leur victoire 4 à 1, les Parisiens ont montré hier qu’ils avaient retenu les leçons de leur incroyable et récente élimination en huitième de finale de Ligue des champions à Barcelone. Forcément déçus par leur prestation, les Monégasques se disent eux sûrement qu’ils vont apprendre de cette défaite.
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Les résultats de cette introspection auront peut-être une incidence directe sur le dénouement de la saison. Seulement séparées par trois points en tête de la Ligue 1, à l’avantage de Monaco, les deux équipes vont se livrer à un duel à distance pour le titre de champion de France 2017. Il reste huit matchs à disputer mais aucun n’opposera à nouveau les deux rivaux.
Après la démonstration parisienne au Parc OL à Décines (Rhône), les discours étaient bien entendu très différents entre Parisiens et Monégasques. Les deux présidents ont lancé l’un après l’autre les hostilités en zone mixte, une fois le passage express d’un ancien champion du monde et local de l’étape, Youri Djorkaeff, et celui remarqué d’un triple champion olympique, le coprésident de Paris 2024, Tony Estanguet.
« La saison commence ce soir »
C’est tout d’abord le Russe Vadim Vasilyev, le bras droit du propriétaire de l’AS Monaco Dmitri Rybolovlev, russe lui aussi, qui a affronté le premier la presse. La déception légitime était à peine perceptible sur son visage. Et les mots pleins d’optimisme étaient bien choisis et ce dans un français parfait : « Les joueurs vont apprendre. Pour beaucoup d’entre eux, c’était la première finale. Ça va leur servir. Dès maintenant, il faut se reconcentrer sur notre principal objectif : le championnat. Je ne crois pas que cette défaite va jouer. Je crois en la qualité de mes joueurs, de mon équipe. On ne peut pas gagner tous les matchs ».
Quelques instants plus tard, le Qatari Nasser Al-Khelaïfi, représentant du fonds d’investissement propriétaire du PSG, Qatar Sports Investments (QSI), qatari lui aussi comme son nom l’indique, a tenu un discours offensif :
« La saison commence ce soir. Le match nous donne beaucoup de confiance. Ce n’est pas fini encore. C’était vraiment important pour nous et très particulier de jouer contre Monaco. »
Les Parisiens peuvent exulter : ils viennnent de remporter un nouveau trophée. | FRANCK FIFE / AFP
Lequel de ces deux puissants et influents présidents croire ? Au bord du gouffre après la « remontada » réussie par le Barça (6-1), le PSG a en tout cas magistralement redressé la tête. En remportant sa septième Coupe de la Ligue, sa quatrième consécutive, et son quatorzième trophée depuis la prise de pouvoir des Qataris, Paris a peut-être bien inversé la dynamique qui était jusqu’alors monégasque.
Privée de nouvelle ligne sur son palmarès depuis 2003, l’AS Monaco devra encore patienter et se trouve plus que jamais sous pression. Meilleure attaque d’Europe (87 buts), qualifiée en quart de finale de la Ligue des champions face au Borussia Dortmund, l’ASM veut retrouver la victoire. Histoire de justifier sa réputation naissante de grande équipe. « Il nous reste trois belles compétitions à venir. Je suis convaincu que la fin de saison peut être belle », espère Vadim Vasilyev.
Et qu’en pensent les principaux intéressés, les joueurs ? Javier Pastore, milieu de terrain du PSG, croit aux conséquences positives de ce succès. « C’était important de prendre un avantage psychologique sur Monaco. Nous gagnons de la confiance et cela met la pression sur Monaco en championnat, nous leur montrons que nous sommes toujours présents pour combler notre retard », lance l’international argentin.
La dynamique a changé de camp
Fébrile lors de sa première sélection face à l’Espagne mardi, le milieu de terrain de Monaco, Tiémoué Bakayoko, réfute lui logiquement d’établir un lien entre cette défaite et la fin de championnat : « Je ne pense pas que ça va jouer en fin de saison. Ce soir, on est très déçus, mais on est encore dans trois compétitions. Il ne faut pas s’arrêter à cette défaite. Peut-être que la trêve a un peu cassé le rythme ».
Représentants de la vague d’entraîneurs étrangers brillants et réputés qui sont arrivés il y a peu en Ligue 1, l’Espagnol du PSG, Unaï Emery, et le Portugais de Monaco, Leonardo Jardim, se sont exprimés en conférence de presse. Emery est soulagé et conquérant.
« Nous avions besoin de gagner. Le match que nous venons de jouer a été bien différent des deux rencontres que nous avons jouées contre Monaco précédemment en Championnat (3-1 pour Monaco, 1-1). C’est bon pour la motivation et la confiance. Nous allons continuer à travailler et être prêts à saisir l’opportunité que pourrait nous laisser Monaco de rattraper notre retard en championnat sur cette équipe. »
Jardim défend sa position sans ciller. « Nous allons jouer en Coupe de France mercredi et ensuite reprendre le championnat. Chaque compétition a sa place dans notre saison et est différente. Ce n’est pas parce que nous avons perdu que nous jouerons moins bien sur les épreuves qu’il nous reste à disputer », a affirmé le Portugais.
Convoqué en arbitre des élégances avant la finale, l’ex-footballeur professionnel Edouard Cissé, ancien parisien et ancien monégasque, rappelait l’influence qu’avait eue la victoire marseillaise en 2010 en Coupe de la Ligue sur la fin du championnat : « En 2010, quelques semaines après notre succès en Coupe de la Ligue avec l’OM (Edouard Cissé a joué à Marseille de 2009 à 2011), nous avions été champions de France… » Les Parisiens n’ont peut-être jamais autant désiré s’inspirer de l’exemple marseillais.