La Russie a jugé « inacceptable » en l’état le projet de résolution présenté par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni condamnant l’attaque de Khan Cheikhoun. | SHANNON STAPLETON / REUTERS

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni d’urgence, mercredi 5 avril, à New York, au lendemain de l’attaque qui a fait 74 morts, dont 20 enfants, et des dizaines de blessés à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest de la Syrie.

Washington, Paris et Londres ont présenté un projet de résolution condamnant cette attaque et appelant à une enquête complète et rapide de l’OIAC, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.

Le bombardement a été imputé par les rebelles, la France et le Royaume-Uni au régime de Bachar Al-Assad. Les victimes présentaient des symptômes caractéristiques d’une exposition à des agents neurotoxiques tels que le gaz sarin, a précisé, mercredi, Médecins sans frontières.

Mais la Russie, souvent imitée par Pékin, a jugé « inacceptable » en l’état le projet de résolution condamnant cette attaque, une nouvelle illustration des divisions entre Occidentaux et Moscou depuis le début du conflit syrien, il y a six ans.

Sanctions contre le régime syrien

L’ambassadeur français François Delattre a dénoncé en entrant dans la salle du Conseil « des crimes de guerre, des crimes de guerre à grande échelle, des crimes de guerre avec des armes chimiques ».

Son homologue britannique, Matthew Rycroft, s’en est pris à Moscou en estimant qu’un éventuel « veto russe signifierait qu’ils [les Russes] passent plus de temps à défendre l’indéfendable ».

François Hollande a réclamé, mercredi, des « sanctions » contre le régime de Bachar Al-Assad : « Ce que la France a exigé, c’est qu’il y ait une résolution du Conseil de sécurité dans les prochaines heures pour diligenter une enquête et, à la suite de cette enquête, il doit y avoir des sanctions qui seront prises par rapport au régime syrien », a déclaré à la presse le chef de l’Etat en marge d’un déplacement à Noyon, dans l’Oise.

Il s’en est également pris à « des responsables politiques, y compris en France, qui sont des partisans non pas simplement d’une solution politique, nous la voulons tous, non pas simplement d’une négociation, nous la souhaitons, mais qui se révèlent des partisans du régime de Bachar Al-Assad, qui ont des complaisances avec Bachar Al-Assad ». « Aujourd’hui, ceux-là doivent savoir qu’ils sont complices d’un crime de guerre », a lancé M. Hollande.