Chaque jour de grève représentait une perte de 15 000 à 18 000 visiteurs, en incluant ceux qui se rendent à la bibliothèque. | MIGUEL MEDINA/AFP

Le Centre Pompidou va rouvrir ses portes vendredi 7 avril après douze jours de grève des personnels, un accord ayant été trouvé sur la modification de statut des agents à l’origine du conflit, a annoncé la direction.

Les grévistes, répondant à l’appel des syndicats Force ouvrière (FO) et Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), s’opposaient à l’application d’un décret modifiant le statut contractuel du personnel. La loi proposée par le ministère de la fonction publique et votée l’an dernier impose à partir du 1er avril que tous les agents nouvellement recrutés le soient sous statut de fonctionnaire, moins avantageux. Or, la grande majorité des employés du centre sont contractuels et le statut de fonctionnaire était susceptible d’entraîner des baisses de salaire de 20 à 30 %.

La grève a entraîné une perte quotidienne de billetterie de plusieurs dizaines de millions d’euros, mais le coût exact du conflit ne sera pas connu avant plusieurs jours, selon la direction. Entre 15 000 et 18 000 personnes (Bibliothèque publique d’information comprise) fréquentent quotidiennement le centre qui a accueilli en 2016 quelque 3,3 millions de visiteurs (+ 19 % par rapport à 2015).

Conflit autour des agents contractuels

Le conflit, au cours duquel le président du Centre Pompidou, Serge Lasvignes, a repris ses habits d’ancien secrétaire général du gouvernement pour faciliter les rapprochements, trouve son origine dans la loi de déontologie de 2016. Celle-ci limite à certaines qualifications professionnelles particulières la possibilité, pour des établissements sous tutelle de certains ministères (culture, environnement, éducation nationale...), de recruter des agents contractuels.

A la suite d’une série de réunions au ministère de la culture, une circulaire dérogatoire de la direction générale de l’administration et de la fonction publique précise que la situation des agents en CDI souhaitant rester contractuels ne pourra pas être remise en cause par le recrutement d’un fonctionnaire, a-t-on indiqué au Centre Pompidou. Pour ceux qui souhaitent devenir fonctionnaires, leur rémunération sera maintenue par le biais d’une prime spécifique à l’établissement.