Missiles Tomahawk tirés lors du conflit entre la Syrie et l’Irak en 2014. | JARET MORRIS / AFP

Les Etats-Unis ont frappé une base aérienne syrienne en réponse à l’attaque chimique présumée attribuée au régime de Bachar al-Assad, selon des responsables américains jeudi 6 avril. Les missiles ont été tirés depuis des destroyers de l’U.S. navy dans l’est de la méditerranée.

La frappe a été menée avec « 59 missiles », a précisé un responsable de la Maison Blanche, indiquant que les Etats-Unis avaient frappé la base aérienne de Shayrat, qui est « associée au programme » syrien d’armes chimiques et « directement liée » aux évènements « horribles » de mardi qui a fait des dizaines de morts à Khan Cheikhoune.

« Mettre fin au massacre » selon M. Trump

Les Etats-Unis ont accusé jeudi le régime syrien d’avoir utilisé un agent neurotoxique de type sarin mardi contre une ville rebelle et dont les images de victimes agonisantes ont choqué le monde. « Pour ces attaques, le régime Assad a utilisé un agent neurotoxique qui a les caractéristiques du sarin », a affirmé un haut responsable de la Maison Blanche sous couvert d’anonymat.

Le président des Etats-Unis Donald Trump a déclaré « ce soir j’ai ordonné une frappe militaire sur une base aérienne de Syrie d’où a été menée l’attaque chimique » car Assad « a arraché la vie à des hommes, femmes et enfants sans défense ». Le président des Etats-Unis a ajouté « j’appelle toutes les nations civilisées à chercher à mettre fin au massacre et au carnage en Syrie ». Les frappes en Syrie sont « dans l’intérêt vital de la sécurité nationale », a-t-il continué.

Jeudi, en arrivant en Floride pour accueillir son homologue chinois Xi Jinping, il avait encore dénoncé une « honte pour l’humanité » et réclamé que « quelque chose se passe ». Son chef de la diplomatie Rex Tillerson avait accusé « le régime syrien sous la gouverne du président Bachar al-Assad d’être responsable de cette attaque ». La chancelière allemande Angela Merkel a, elle aussi, montré du doigt le « régime d’Assad ». Mais la Russie, alliée de la Syrie, a averti les Etats-Unis, juste avant les frappes.

« Pertes » côté syrien

La frappe a provoqué des « pertes », a rapporté une source militaire syrienne, sans préciser s’il s’agissait de pertes humaines ou matérielles.

« L’une de nos bases aériennes dans le centre du pays a été visée à l’aube par un missile tiré par les Etats-Unis, provoquant des pertes », a signalé la source citée par la télévision d’Etat, qui avait auparavant qualifié l’attaque d’« agression ».