Le report des certaines épreuves de l’ENS passe mal auprès des candidats
Le report des certaines épreuves de l’ENS passe mal auprès des candidats
Par Claire Ané
Une pétition demandant de fixer une autre date pour l’épreuve de géographie, différée de 21 jours aux frais des candidats, a recueilli plus de 900 signatures en quelques heures.
Deux épreuves du concours d’entrée à l’ENS ont été reportées lundi 10 avril, et les dates de report fixées le lendemain. | CC by 2.0
Après le report des épreuves du concours d’entrée de l’Ecole normale supérieure (ENS Paris, ENS de Lyon et ENS Cachan) en raison d’un cyclone en Nouvelle-Calédonie, de nouvelles dates ont été fixées et annoncées par les sites internet de l’ENS et de la BEL. La composition de géographie, qui devait ouvrir le concours lundi 10 avril à 9 heures, se trouve ainsi reportée au samedi 29 avril, même heure. Celle d’histoire, prévue mardi 11 avril au matin, est reconvoquée au samedi 22 avril aux mêmes horaires également.
La nouvelle n’avait pas encore été communiquée aux 4 705 candidats par courriel qu’elle suscitait déjà une forte émotion, mardi 11 avril. « Cela revient à étaler le concours sur trois semaines, alors qu’il était prévu de lundi 10 à mardi 18 avril, souligne Carole Adenka, élève de khâgne à la Légion d’honneur, près de Paris. On pourrait penser que cela nous laisse plus de temps pour réviser, mais ce concours, on le prépare depuis deux ans, on a envie d’en finir », explique-t-elle. Suite aux reports, le concours d’entrée à Normale Sup débute en effet mercredi 12 avril, avec l’épreuve de composition française, organisée de 9 heures à 15 heures.
Sa camarade Gwen est encore plus atteinte. « Sur le site de l’ENS, il y a cette phrase : « Les frais occasionnés par ces reports d’épreuves sont à la charge des candidats », sans même un mot d’excuses ! Ils pensent qu’un billet de train et un logement se trouvent d’un claquement de doigts ? Je sais bien que personne ne peut prévoir un cyclone et je comprends qu’il faut une équité avec les candidats de Nouvelle-Calédonie, mais cela rend ce concours très inégalitaire socialement ! » explique-t-elle.
Résidant trop loin d’un centre d’examen et manquant de moyens pour louer une chambre à proximité, elle a choisi de passer le concours à Brest, en dormant chez des amis de ses parents : « Cela me gêne de rester les trois semaines chez eux, mais mon internat est fermé et l’aller-retour en train pour rentrer chez mes parents dans le Var coûte 130 euros. Je suis tellement en colère et triste que j’en perds l’envie de passer le concours. Sauf que je viens d’apprendre qu’on ne peut pas obtenir d’équivalence pour la fac si on a raté une épreuve ».
L’organisation s’annonce également très coûteuse, voire parfois impossible, pour une partie des candidats également inscrits aux concours de l’école des Chartes (qui permet de devenir conservateur de bibliothèque) et de la BCE, qui permet aux élèves de classes prépa littéraires d’entrer dans de nombreuses grandes écoles de commerce, dont HEC, l’Essec, l’ESCP Europe. Plusieurs d’entre eux ont posté des commentaires ironiques sur le réseau social Twitter :
Donc :
le 27 avril je finis Chartes dans une ville
le 28 début de bce dans une autre
et le 29 jdois revenir a Paris pour la géo??? #ensos
— juuj_cattel (@Tinous)
Une pétition lancée dans l’après-midi de mardi sur le site Change.org, et demandant à ce qu’une autre date, plus proche, soit fixée pour l’épreuve de géographie, a recueilli, en quelques heures, plus de 900 signatures. « Cela faciliterait déjà un peu les choses si les candidats étaient autorisés à passer les épreuves reportées à fin avril dans un autre centre que celui où ils sont initialement inscrits », souligne Carole Adenka, avant de retourner à ses révisions.