L’incertitude pèse sur la soirée du 20 avril prévue par France 2
L’incertitude pèse sur la soirée du 20 avril prévue par France 2
Par Alexis Delcambre, Service France
Bien que Michel Field, le directeur de l’information de France Télévisions ait déclaré que l’émission prévue le 20 avril aurait lieu quoi qu’il arrive, plusieurs candidats renâclent à y participer.
Ce ne sera pas un débat et la participation de tous les candidats n’est pas certaine. A trois jours de sa tenue, la grande soirée d’avant-premier tour prévue par France 2, jeudi 20 avril, conserve une part de mystère, à peine moins épais que l’identité des invités controversés que la chaîne a pris l’habitude de convier dans son « Emission politique ».
Prudemment, la soirée reste étiquetée « sous réserve » sur le site de France 2. Michel Field, le directeur de l’information, a déclaré qu’elle aurait lieu quoi qu’il arrive. En interne, on considère cependant que cette position pourrait être difficile à tenir s’il y a plusieurs défections majeures. Les principaux candidats ne souhaitant pas renouveler l’expérience du débat à onze tel qu’il s’est tenu le 4 avril sur BFM-TV et CNews, la chaîne a proposé des entretiens individuels de quinze minutes. Un format déjà utilisé en 2012, juste avant le premier tour.
Ces entretiens porteraient sur les points saillants des programmes et de la méthode de gouvernement. « Ce sera le temps des ultimes mises au point », espère-t-on à France Télévisions. Les candidats auront aussi la possibilité d’aborder un thème de leur choix. Leur ordre de passage sera déterminé par tirage au sort. Mais qui y participera ? Benoît Hamon maintient sa venue, même s’il aurait préféré un débat. Un temps hésitant, Emmanuel Macron semble partant au vu du nouveau format proposé.
Calendrier
L’incertitude se concentre sur Jean-Luc Mélenchon, dont le camp s’inquiète du manque de temps disponible pour répliquer à d’éventuelles attaques lancées lors de l’émission. « Ça a été programmé sans aucune concertation, a répété, dimanche 16 avril, Manuel Bompard, son directeur de campagne. La nouvelle formule et les garanties apportées par la chaîne ne permettent pas de répondre à ces difficultés. » Pour autant, M. Bompard assure que le candidat n’a pas d’autre événement prévu ce soir-là. Selon lui, la décision d’y participer ou non interviendra dans « les prochains jours ».
Le calendrier est un motif de préoccupation au Front national également. Le parti lepéniste s’alarme notamment de la proximité de la diffusion de l’émission avec l’ouverture de certains bureaux de vote outre-mer. C’est la raison pour laquelle la participation de Marine Le Pen n’est pas encore actée, même si les derniers échanges avaient laissé les équipes de France 2 plutôt optimistes.
Dans une moindre mesure, le doute porte aussi sur François Fillon, qui considère qu’une émission à laquelle tout le monde ne participerait pas n’aurait guère de sens. Le candidat LR aimerait aussi s’épargner une mise en cause du type de celle que lui a infligée Philippe Poutou (NPA) le 4 avril. Axée sur les programmes, l’émission devrait peu évoquer les affaires. Mais rien n’empêche qu’un candidat les aborde de son propre chef. Pour permettre à un participant qui aurait été mis en cause de répliquer, une conclusion a été prévue.
Malgré ces réserves, France Télévisions souligne que tous les candidats étaient représentés lors des réunions préparatoires du 30 mars et du 11 avril. « Ça montre qu’il n’y a pas de niet définitif », veut-on croire au sein de l’entreprise publique. Une ultime réunion est prévue, mardi 18 avril.
Dernière incertitude : le temps de parole. En cas de défection, sous réserve que celle-ci n’ait pas lieu « à la dernière minute », comme l’a précisé un membre du CSA, la chaîne pourrait devoir accorder un rattrapage aux absents. Un casse-tête qu’elle préférerait éviter.