Retraite : un outil pour calculer le coût de rachat d’un trimestre
Retraite : un outil pour calculer le coût de rachat d’un trimestre
Par Aurélie Blondel
Pour doper vos pensions, vous pouvez racheter jusqu’à douze trimestres. A quel coût ? Un simulateur a été mis en ligne par le régime général.
Jusqu’ici, pour connaître le prix d’un trimestre de retraite, il fallait consulter de longs tableaux, pas faciles à dénicher, et encore moins à comprendre pour les non-initiés. Mais l’Assurance retraite, le régime de base des salariés du privé, a mis en ligne fin mars un nouvel outil qui permet à ses assurés de simuler en quelques clics le coût d’un rachat.
Rappelons que les salariés du privé peuvent racheter jusqu’à douze trimestres, au titre d’années incomplètes, des années de leur vie active durant lesquelles ils n’ont pu valider leurs quatre trimestres, ou au titre d’années d’études supérieures ayant débouché sur un diplôme.
L’opération, officiellement appelée « versement pour la retraite », intéressera ceux qui comptent prendre leur retraite sans avoir le nombre de trimestres requis pour leur génération (c’est, par exemple, 167 pour ceux nés entre 1958 et 1960). Car qui dit retraite sans le bon quota de trimestres dit abattements définitifs, à la fois côté pension de base et côté pensions complémentaires Agirc et Arrco.
Combien coûte un trimestre ? Grosso modo, entre 1 000 et 6 000 euros pièce. Tout dépend de votre âge, de vos revenus et de l’option de rachat choisie. Plus vous êtes âgé et plus vous gagnez, plus c’est cher. Le barème est publié chaque année, au premier trimestre.
Pour estimer le prix d’un rachat dans votre cas grâce au nouveau simulateur, rendez-vous sur le site de l’Assurance retraite. Là, créez votre espace personnel, ou connectez-vous si vous en avez déjà un, puis cliquez sur « Simuler le coût d’un rachat de trimestres ».
Il suffit ensuite de se laisser guider : on vous demandera le nombre et le type de trimestres que vous comptez racheter (par exemple, des trimestres d’études), ainsi que votre revenu annuel brut des trois dernières années connues par l’administration fiscale (actuellement 2013, 2014 et 2015).
Vous obtiendrez, en plus des tarifs, des informations sur les modalités de paiement (un trimestre se règle comptant, mais si vous en achetez plusieurs le paiement peut être échelonné), ainsi que la marche à suivre si vous décidez de procéder au rachat (formulaires, adresse où les envoyer). Pratique !
Attention, ce nouveau service ne permet pas de simuler le coût des trimestres rachetés au titre d’années travaillées à l’étranger. En outre, les prix indiqués ne valent que pour un rachat immédiat ou presque, la simulation étant réalisée en fonction de votre âge et le barème étant susceptible d’évoluer chaque année.
Reste à faire ses calculs...
Mais surtout, ce service fournit une information brute. Il ne vous dira pas si vous avez effectivement le droit de racheter des trimestres, si vous avez intérêt à le faire, et quelle option vous devriez choisir (il y en a deux). Des calculs précis s’imposent, donc.
Pour juger de la rentabilité de l’opération, il vous faudra calculer le coût de vos trimestres gain d’impôt pris en compte, ces dépenses étant déductibles de votre revenu. Et les impacts sur vos pensions, de base et complémentaires.
Vous pouvez demander à l’une de vos caisses de retraite de les estimer. Avec ces informations, vous pourrez calculer en combien d’années votre investissement sera rentabilisé. Et comparer cette rentabilité à celle que vous pourriez obtenir en investissant autrement votre argent.
« Si vous avez cotisé à plusieurs régimes de base, par exemple si vous avez été à la fois salarié et libéral, il convient également, avant de sauter le pas, de bien vous renseigner sur les tarifs pratiqués dans chacun de vos régimes, d’autres dispositifs pouvant se révéler financièrement plus avantageux », précise par ailleurs Marc Darnault, associé chez Optimaretraite.
D’autres régimes que l’Assurance retraite proposent des simulateurs de coût de rachat de trimestres, c’est notamment le cas de celui des fonctionnaires d’Etat, et de celui des auxiliaires médicaux, la Carpimko. Ce dernier simulateur fonctionne, d’ailleurs, pour quasi tous les libéraux.