Darmanin, maire LR de Tourcoing, dénonce « une défaite personnelle de Fillon »
Darmanin, maire LR de Tourcoing, dénonce « une défaite personnelle de Fillon »
Le Monde.fr avec AFP
Les critiques contre François Fillon se sont multipliées au sein du parti Les Républicains, dès l’annonce des résultats du premier tour de la présidentielle.
François Fillon, après l’annonce des résultats, dimanche 23 avril. | OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP POUR LE MONDE
Sitôt connue l’élimination de François Fillon dès le premier tour de la présidentielle, les critiques contre le candidat du parti Les Républicains (LR) se sont multipliées. Y compris dans son propre camp. Ainsi Gérald Darmanin, maire (LR) de Tourcoing, a dénoncé lundi 24 avril « une défaite personnelle de François Fillon et d’une ligne politique trop peu à l’écoute des aspirations populaires ». « La droite française a perdu l’imperdable », a ajouté le premier vice-président sarkozyste de la région Hauts-de-France au Parisien, qui a déclaré qu’il allait voter « sans état d’âme » pour Emmanuel Macron au second tour.
« La grande leçon de cette élection, c’est que la droite quand elle se recroqueville sur elle-même ne peut pas gagner. La droite française, c’est, depuis de Gaulle, le rassemblement du métro à 5 heures, pas le rétrécissement sur ses seules bases bourgeoises et conservatrices », a-t-il poursuivi.
« La débâcle d’un clan »
Invité de LCI lundi matin, le député LR Georges Fenech a, lui, imputé le résultat du premier tour à « la débâcle personnelle de François Fillon et d’un clan ». Il a en outre appelé à « la dissolution du comité politique » du parti Les Républicains, qui avait voté pour le maintien de François Fillon, malgré les affaires. M. Fenech n’a, en revanche, pas appelé à voter pour le candidat d’En marche ! pour le second tour. « Aujourd’hui, il faut parler d’une seule chose : quel programme allons-nous présenter aux législatives ? », a questionné M. Fenech.
Valérie Pécresse à son arrivée au siège du parti Les Républicains, lundi 24 avril, où le parti tenait un comité politique d’après premier tour. | OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP POUR « LE MONDE »
Nadine Morano a, de son côté, appelé le candidat LR à tirer « les conséquences de sa défaite » : « Je voudrais que François Fillon quitte la présidence des Républicains, a-t-elle affirmé lundi sur France Info. Nous devons mettre une nouvelle équipe en place pour mener à la victoire aux législatives, a poursuivi Mme Morano, ajoutant :
"Ce ne sont pas nos idées qui ont perdu hier soir. C'est notre candidat qui a fait l'objet d'un rejet" @franceinfo #Presidentielle2017
— nadine__morano (@Nadine Morano)
« Est-ce que vous imaginez aujourd’hui François Fillon chef des Républicains ? Nous avons déjà eu un suicide : ça serait l’enterrement ! »
Parmi les premières flèches LR décochées contre François Fillon, celles d’Eric Woerth, chargé de coordonner la campagne du candidat : « Ce n’est pas la droite et le centre qui ont perdu, c’est François Fillon qui a perdu, a déclaré le maire de Chantilly (Oise) sur Europe 1. Il l’a dit lui-même avec courage et lucidité, c’est les affaires qui ont plombé cette campagne. Cette élection, on aurait dû la gagner évidemment. (…) C’est un désastre pour la famille politique que je représente. »
« Fiasco lamentable »
Sans critiquer nommément François Fillon, Jean-François Copé et Rachida Dati ont également eu des propos très durs dimanche contre le candidat LR. La droite est « en train de vivre son 21 avril [élimination de Lionel Jospin en 2002] », a ainsi lâché l’ancien président de l’UMP, quand la députée européenne a vu, dans l’élimination de M. Fillon dès le premier tour de la présidentielle « une défaite morale, historique de la droite ».
« C’était un combat réputé imperdable pour la droite et qui se termine en fiasco lamentable. La droite a été balayée, comme le Parti socialiste, et il va falloir en tirer toutes les leçons », a affirmé M. Copé sur France 2. « C’est une défaite claire pour notre parti, notre famille politique », a de son côté jugé Mme Dati sur la même chaîne. « C’est vrai que ma famille politique, je le dis et je mets peut-être les pieds dans le plat, ne s’est pas mise d’accord sur le plan B », a-t-elle déploré, dans une allusion au maintien de François Fillon malgré sa mise en examen pour des affaires d’emplois fictifs.