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Un « big bang ». La qualification pour le second tour de la présidentielle d’Emmanuel Macron (En marche !) et de Marine Le Pen (Front national) laisse, selon la presse française, « la droite K.-O. » et la gauche à terre.

« Grand saut dans le vide », résume, dans son édition du lundi 24 avril, le quotidien Les Echos. Que retenir de ce scrutin ? L’expression d’un « ras-le-bol du système, table rase du passé », répond le journal économique. « Les électeurs ont choisi dimanche de tourner la page de la vie politique française telle qu’elle était structurée depuis le début de la Ve République. »

Le journal libéral L’Opinion souligne aussi ce changement d’ère, en rappelant que les électeurs ont éliminé « tous les représentants des partis politiques qui, à un titre ou à un autre, avaient gouverné dans les décennies passées ». « Les Français ont renvoyé gauche et droite dos à dos pour tenter une nouvelle aventure », abonde L’Alsace.

« Ce résultat constitue un séisme dont les répliques seront durables », juge de son côté le quotidien généraliste catholique La Croix.

« Le gendre idéal a renversé la table ! »

« L’imperdable a été perdu », se désole le quotidien conservateur Le Figaro : « Alors que le désir d’alternance, après un quinquennat unanimement jugé calamiteux, n’a jamais été aussi puissant, [la droite] ne sera pas, pour la première fois de son histoire, représentée au second tour de l’élection présidentielle. »

En position de favori, celui que Le Parisien/Aujourd’hui en France baptise « la sensation Macron » est désormais « à une marche » du pouvoir, comme le titre à en une Libération. « D’une certaine manière, le gendre idéal a renversé la table ! », juge Le Journal de la Haute-Marne.

« Chapeau l’artiste ! Huit mois auront permis à Emmanuel Macron de transformer son OPA sur la vie politique », s’enthousiasme Le Républicain lorrain. « Emmanuel Macron n’a pas encore gagné, mais il a réussi son opération : pulvériser le vieux monde politique », insiste Ouest-France.

« Dans un décor neuf, tout est possible »

Libération résume « le second tour opposera donc le social-libéralisme au nationalisme, l’ouverture à la fermeture, l’Europe unie à la France seule ». Comme le souligne le quotidien, « en principe, grâce aux républicains de tous les partis, le jeune premier du scrutin l’emporte sur la vilaine marâtre ».

Mais, nuance aussitôt le journal de gauche, « le FN réalise le score le plus fort de son histoire à une présidentielle. Et si le combat se change en une confrontation peuple-élites, qui peut augurer à coup sûr du résultat ? Dans un décor neuf, tout est possible. Autrement dit, vigilance ».

La une du journal communiste L’Humanité est sans ambiguïté : un « jamais » barrant une photo de Marine Le Pen. Et la publication de lancer cet appel : « Rassemblons-nous pour lui barrer la route. »