Marine Le Pen, candidate du Front national à la présidentielle, a participé le 25 avril à la cérémonie d’hommage au policier tué sur les Champs-Elysées. | PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

C’est un geste symbolique. François Hollande avait convié Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les deux finalistes de l’élection présidentielle, à l’hommage rendu, mardi 25 avril, à Xavier Jugelé, policier de 37 ans tué jeudi 20 avril sur les Champs-Elysées par Karim Cheurfi.

Etonnante, cette invitation ? Elle a, en tout cas, suscité quelques interrogations et remarques. Notamment sur Twitter, où certains ont rappelé l’appel du président à faire barrage au Front national (FN) et le fait que ce dernier soit présenté comme « un ennemi de la République ».

Pourtant, il ne s’agit pas d’une première. Dans des circonstances exceptionnelles, cette unité affichée de la classe politique n’est pas inhabituelle.

Le précédent Merah

Le 21 mars 2012, par exemple, cinq candidats à la présidentielle s’étaient déplacés à Montauban pour l’hommage rendu par le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy aux sept personnes abattues par Mohammed Merah. Le « tueur au scooter » avait pris pour cibles des militaires puis des membres de la communauté juive.

A l’époque, le premier tour de l’élection présidentielle n’avait pas encore eu lieu. Marine Le Pen (FN) avait fait le déplacement en compagnie de François Hollande (Parti socialiste), François Bayrou (MoDem), Eva Joly (Europe écologie-Les Verts) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République).

Parmi les personnalités présentes mardi à Paris figuraient aussi Nicolas Sarkozy, les anciens premiers ministres Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls et Jean-Pierre Raffarin, ainsi que le procureur de Paris, François Molins, et les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Claude Bartolone et Gérard Larcher.

A l’occasion de l’hommage au policier tué, M. Hollande a en tout cas appelé les deux candidats à la présidentielle à « accorder les ressources budgétaires nécessaires » aux forces de l’ordre. A ceux « qui auront à décider pour demain, je leur demande d’accorder les ressources budgétaires nécessaires pour recruter les personnels indispensables à la protection de nos concitoyens », a déclaré le chef de l’Etat.