Comment le secrétaire d’Etat de Donald Trump a snobé le président de l’Union africaine
Comment le secrétaire d’Etat de Donald Trump a snobé le président de l’Union africaine
Par Le Monde Afrique
Rex Tillerson devait recevoir Moussa Faki à Washington. Selon « Foreign Policy », l’entrevue a été annulée à la dernière minute, laissant le diplomate tchadien « furieux ».
Donald Trump félicite son secrétaire d’Etat Rex Tillerson (assis) le 1er février 2017 dans le bureau ovale de la Maison Blanche, au moment de sa prise de fonction. Debout à côté de lui se tient sa femme, Renda St. Clair. | NICHOLAS KAMM / AFP
Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson avait invité le nouveau président de l’Union africaine (UA), Moussa Faki, à une réunion à Washington, avant de changer d’avis à la dernière minute, raconte le magazine américain Foreign Policy. Le rendez-vous était prévu dans la semaine du 17 avril après que Moussa Faki a terminé ses entrevues et ses réunions aux Nations unies, à New York.
Ce dernier avait prévu de se déplacer à Washington les 19 et 20 avril. Il a alors attendu que les détails de la rencontre soient finalisés. Mais le bureau de Rex Tillerson est resté silencieux, longtemps silencieux, avant finalement de proposer à Moussa Faki de rencontrer des responsables d’un rang inférieur, provoquant ainsi un couac diplomatique entre l’administration Trump et l’UA. Moussa Faki, que cela a rendu « furieux », selon son entourage, a alors annulé tout son déplacement à Washington. Moussa Faki dirige également la diplomatie tchadienne, pays qui fait face à la menace de Boko Haram, secte islamiste originaire du Nigeria voisin.
Un précédent avec Paul Kagamé
Ce n’est pas la première fois que l’administration du 45e président des Etats-Unis offense ou dévalorise des officiels africains. En visite à Washington, Paul Kagamé, président du Rwanda, n’avait été reçu par personne à la Maison Blanche ou au secrétariat d’Etat, se souvient un expert cité par Foreign Policy.
Le magazine souligne que ces « erreurs » sont sans doute dues à un personnel insuffisant au Département d’Etat, surtout parmi les cadres intermédiaires, et s’inquiète d’une perte d’influence mondiale des Etats-Unis face à la Chine qui, elle, ne manque pas de personnel dans ses ministères et ses ambassades. Pékin a notamment pris en charge la construction du nouveau siège de l’Union africaine, à Addis-Abeba.