Un Italien nommé à la tête de l’Ordre de Malte
Un Italien nommé à la tête de l’Ordre de Malte
Le Monde.fr avec AFP
Ce spécialiste de l’histoire de l’art médiéval, élu pour un an, aura pour mission de renforcer le contrôle et l’équilibre de la gouvernance de l’institution.
Giacomo Dalla Torre del Tempio di Sanguinetto a été élu le 29 avril, « Grand maître » de l’Ordre pour une durée d’un an. | DAMIANO ROSA / AFP
Il sera le président de la transition. Giacomo Dalla Torre del Tempio di Sanguinetto, un Italien de 72 ans, a été élu, samedi 29 avril, pour une année à la tête de l’Ordre de Malte, le temps d’adopter une réforme appuyée par le pape François.
Le grand maître sortant, le Britannique Fra Matthew Festing pourtant élu à vie en 2008, avait démissionné à la demande expresse du pape le 24 janvier.
Crâne dégarni et moustache fournie, Fra’Giacomo, spécialiste de l’histoire de l’art médiéval et ancien professeur de grec ancien, devient officiellement « lieutenant du Grand Maître », a annoncé l’Ordre dans un communiqué.
Il sera chargé de trouver les moyens de renforcer le contrôle et l’équilibre de la gouvernance, mais aussi la vie spirituelle de l’Ordre et le nombre de ses profès, des religieux faisant vœu de chasteté, pauvreté et obéissance, qui ne sont plus que 56 sur quelque 13 500 membres, selon le communiqué.
L’Ordre de Malte, fondé à Jérusalem et reconnu par le pape en 1113, est à la fois un Etat sans territoire basé à Rome, un ordre religieux et une puissante organisation caritative présente dans 120 pays.
« Renouvellement spirituel »
Seul un « chevalier profès » peut devenir « Grand maître », élu à vie, mais la réforme envisagée devrait au moins supprimer le critère désuet qui réduit drastiquement le choix : être d’extraction noble. Ainsi, seuls 12 des 56 « chevaliers profès », dont certains très âgés, présentaient un arbre généalogique conforme.
Mercredi, le pape a reçu une quinzaine de chevaliers et transmis une lettre dans laquelle il encourage la réforme et réaffirme son autorité, en tant que pasteur de l’Eglise, sur l’Ordre religieux qui tient pourtant beaucoup à sa souveraineté.
« J’ai entendu avec satisfaction, personnellement ou via mon délégué, les souhaits et les aspirations de nombreux membres de l’Ordre, qui veulent trouver un moyen de servir d’une manière plus en harmonie avec l’Evangile, le charisme et les objectifs de la famille de l’Ordre », a écrit le pape.
« Vous êtes engagés sur un chemin important de renouvellement spirituel, dans un esprit de fidélité à votre tradition et avec une vigilance pour les signes des temps et les besoins du monde », a-t-il ajouté.