Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, le 29 avril, lors de leur conférence de presse commune à Paris. | Michel Euler / AP

Trois jours après le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen – qui a annoncé le lendemain qu’elle en ferait son premier ministre si elle était élue –, les démissions se multiplient au sein de Debout la France (DLF). Vice-président du parti souverainiste, Dominique Jamet figure parmi les premiers à avoir annoncé son retrait. « Nicolas Dupont-Aignan apporte son soutien à Marine Le Pen. Je quitte le parti de Dupont-Aignan », a-t-il ainsi laconiquement annoncé sur Twitter, dès vendredi, peu après l’annonce de Nicolas Dupont-Aignan au 20 heures de TF1.

Ce cadre de Debout la France a ajouté, dans une tribune publiée le 30 avril sur le site Atlantico : « [Nicolas Dupont-Aignan] salit définitivement son image, sa réputation, (…) il ajoute à une faute morale certaine ce qui est probablement une erreur politique puisque le plat de lentilles contre lequel il a troqué son indépendance a toutes les chances de rester virtuel. »

Un état-major décimé

D’autres lieutenants du député de l’Essonne ont également réagi. Quelques minutes après l’annonce de Nicolas Dupont-Aignan vendredi, la Normande Anne Boissel, vice-présidente de DLF, a affirmé dans un tweet qu’elle quittait ses fonctions à la tête du parti. Le lendemain, celle qui était également porte-parole du candidat à la présidentielle, a annoncé qu’elle quittait le parti et renonçait à se présenter aux législatives dans la 5 circonscription du Calvados.

Avec deux vice-présidents de DLF sur quatre démissionnaires, l’état-major de Nicolas Dupont-Aignan est désormais décimé. Et les désertions n’en finissent pas. Eric Anceau, responsable du projet, a lui aussi annoncé vendredi sur Twitter son départ du parti.

« Mon rôle politique a pris fin à la minute même où Nicolas Dupont-Aignan a annoncé que, fort de l’appui de la grande majorité du Conseil national de Debout la France, il s’alliait à Marine Le Pen et au Front national en vue du second tour », s’est justifié ce lieutenant du député de l’Essonne.

Autre fidèle du candidat souverainiste qui a déserté, Olivier Clodong, conseiller départemental de l’Essonne et premier adjoint de Nicolas Dupont-Aignan à Yerres (Essonne), ville dont ce dernier est le maire. « Présidentielle 2tour : à titre personnel, je ne me reconnais ni dans Mme Le Pen ni dans M. Macron. Je ne voterai pour aucun d’eux », a ainsi réagi vendredi ce proche parmi les proches du responsable souverainiste. Et d’ajouter, le lendemain, qu’il se désolidarisait de la campagne menée par Nicolas Dupont-Aignan en faveur de la candidate frontiste.

Mutinerie dans les départements

La mutinerie a également gagné les responsables départementaux de Debout la France. Nombreux sont ceux qui dénoncent l’« accord de gouvernement » signé samedi entre Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, qui ont démissionné du parti et annoncé le retrait de leur candidature aux législatives. Ainsi de Nicolas Le Caroff, candidat dans la circonscription de Guingamp, de Ludovic Lussiez, dans le Nord, d’Olivier Arsac, en Haute-Garonne, de Fabien Lombard, dans l’Aveyron, ou encore de Stéphane Loth, en Charente-Maritime.

Enfin, dimanche, signe supplémentaire que la bérézina menace au sein de Debout la France, les maires des huit communes – un socialiste et sept de droite – composant, avec Yerres, la communauté d’agglomération Val d’Yerres Val de Seine, ont décidé de demander la démission de Nicolas Dupont-Aignan de ses fonctions de président de l’agglomération, arguant notamment d’une différence de « valeurs » entre « celles que nous défendons » et celles du FN.

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