Marine Le Pen lors de sa soirée électorale, le 7 mai. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

Comment se manifestera la « transformation profonde » du Front national (FN) appelée de ses vœux par Marine Le Pen dimanche 7 mai ? « Il est temps de mettre en place une nouvelle force politique, de passer à l’étape d’après pour être encore plus rassembleur », a dit le vice-président du parti, Florian Philippot, sur RTL, lundi 8 mai. Pour cela,« il faut passer par un congrès », a-t-il ajouté.

« Je pense que ça peut être en effet l’un des moyens d’être encore plus rassembleur et de se montrer à la hauteur de ce qu’attendent les Français », a aussi dit le secrétaire général du FN, Nicolas Bay, sur Franceinfo : « C’est un vrai débat que nous aurons. Cette décision n’interviendra pas dans les toutes prochaines semaines, mais plutôt dans les prochains mois, dans le cadre du fonctionnement normal des instances. »

Une position également défendue par le président du Front national de la jeunesse, Gaëtan Dussausaye. « Je suis favorable à toute évolution qui permettrait de mettre en œuvre cette recomposition de l’échiquier politique », a-t-il déclaré sur Franceinfo.

Seul élément tangible de cette « transformation » : le parti, appelé Front national depuis sa fondation, en 1972, pourrait changer de nom, a annoncé M. Philippot dès dimanche.

« Le nom du Front national est honorable »

En revanche, le député européen Bruno Gollnish, qui fut candidat à la présidence du parti face à Marine Le Pen en 2011, a considéré que « le nom du Front national est honorable, il traduit quantité de sacrifices, de résistance à des persécutions ».  Sur LCP, M. Gollnisch s’est dit « un peu surpris d’entendre cette proposition faite à ce moment-là ». Il a proposé, à la place, « une sorte d’étiquette » qui pourrait être utilisée « dans le cadre d’alliances électorales, avec M. Dupont-Aignan [le président de Debout la France] ou d’autres ».

Selon Florian Philippot, la défaite du FN face à Emmanuel Macron n’est « certainement pas un échec personnel » de Marine Le Pen, qui reste « bien sûr » la chef incontestée du FN. Mais des doutes sont apparus durant la campagne présidentielle, au sein même du parti, sur sa capacité à porter la voix de la formation, notamment après le débat qui l’a opposée à M. Macron. Certains se sont ainsi étonnés de l’« agressivité » de Mme Le Pen.

« Le débat, personnellement, je ne l’aurais pas conduit comme ça, mais elle a fait quand même une très belle campagne, très courageuse, très active », a commenté Bruno Gollnisch. « J’aurais essayé de parler davantage du fond [plutôt] que d’attaquer la personne de M. Macron, encore qu’elle avait raison de vouloir le faire sortir de l’ambiguïté dans laquelle il se trouve », a ajouté le député européen, qui fut en 2002 directeur de la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen, battu au second tour par Jacques Chirac.