L’ONU s’alarme de l’usage inhabituel d’armes lourdes en Centrafrique
L’ONU s’alarme de l’usage inhabituel d’armes lourdes en Centrafrique
Le Monde.fr avec AFP
Des mortiers et des lance-grenades auraient été utilisés lors d’une attaque le 13 mai dans le quartier musulman de Bangassou, dans le sud-est du pays.
Une récente offensive visant des casques bleus en Centrafrique a été menée par un groupe qui a utilisé des armes lourdes, artillerie inhabituelle dans les combats qui ravagent ce pays d’Afrique centrale, s’est alarmée, jeudi 18 mai, une responsable onusienne.
Des combats entre anti-Balaka pro-chrétiens et factions ex-Séléka pro-musulmanes secouent Bangassou, ville du sud-est de la République centrafricaine, frontalière de la République démocratique du Congo.
Diane Corner, une envoyée spéciale des Nations unies en Centrafrique, fait référence à une attaque survenue le 13 mai dans le quartier musulman de Bangassou, sur la rive nord du Mbomou, affluant de l’Oubangui servant de frontière naturelle entre la Centrafrique et la RDC. L’affrontement a provoqué la mort d’au moins 26 civils en plus d’un casque bleu marocain.
Usage « d’armes assez sérieuses »
Selon elle, les assaillants se sont servis de mortiers et de lance-grenades lors de cette attaque. Cinq casques bleus avaient déjà péri près de cette ville lors d’affrontements durant la même semaine.
L’attaque de samedi, a-t-elle précisé lors d’une vidéoconférence, visait « délibérément une base de la Minusca », avec l’usage « d’armes assez sérieuses ». Les anti-Balaka pro-chrétiens auraient attaqué la base onusienne avant de s’en prendre aux musulmans.
La situation à Bangassou reste « extrêmement fragile », a ajouté Diane Corner, selon laquelle le contrôle des ressources dans cette région riche en diamants, or et café a sûrement joué un rôle dans l’offensive. Les violences n’ont jamais cessé dans le centre-est du pays depuis le retrait de la force française « Sangaris » fin octobre 2016.