Trois personnes ont été tuées mardi 23 mai lors d’affrontements à Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire, entre policiers et ex-rebelles « démobilisés » qui bloquaient l’entrée de la ville, réclamant des primes similaires à celles des mutins qui ont ébranlé le pays la semaine dernière. « Il y a eu trois morts, des démobilisés, au corridor sud de Bouaké, la police voulait nous déloger », confirme Amadou Ouattara, porte-parole adjoint des « démobilisés ».

Trois corps ensanglantés ont été amenés au Centre hospitalier universitaire de Bouaké, peu après un assaut des forces de police qui ont dispersé vers 7 heures des manifestants qui bloquaient depuis la veille l’entrée sud de la ville, selon un journaliste de l’AFP.

« Des gaz lacrymo et une grenade »

Le porte-parole dénonce l’assaut de la police qui a « lancé des gaz lacrymo, puis une grenade qui a tué deux démobilisés, et ont tiré tuant un autre ». « C’est scandaleux ! Nous n’étions pas armés, nous voulions juste nous faire entendre », déplore-t-il.

Les « démobilisés », dont le nombre est estimé à environ 6 000 (pour ce mouvement qui réclame des primes) à travers le pays, sont d’anciens rebelles qui n’ont pas été intégrés à l’armée, contrairement aux mutins. Lors de la mutinerie mi-mai, un « démobilisé » avait été tué à Bouaké par des soldats révoltés qui estimaient que les revendications des « démobilisés » mettaient en péril le paiement de leurs primes.

Le défunt devait être enterré lundi 22 mai et les « démobilisés » avaient appelé à une journée d’action pour ses funérailles. Ils ont bloqué l’entrée sud à Bouaké et l’entrée nord de la ville de Korhogo (nord) dans la journée, alors qu’une cinquantaine d’entre eux ont vainement tenté de bloquer l’entrée nord d’Abidjan. Les démobilisés réclament « 18 millions de francs CFA de primes » (27 000 euros) alors que les mutins ont obtenu 12 millions (18 000 euros) après avoir mené deux mouvements en janvier et en mai.