Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, le 23 avril. La présidente du Front national est candidate aux législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. | LAURENCE GEAI POUR LE MONDE

Après s’être qualifié pour le second tour de la présidentielle, le Front national (FN) espère renforcer sa présence à l’Assemblée nationale à l’issue des législatives de 2017. Le parti d’extrême droite part de loin : seuls deux députés – Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard – avaient été élus sous les couleurs du Rassemblement bleu Marine en 2012.

Au second tour de la présidentielle, Marine Le Pen a réuni plus de 50 % des voix dans 45 circonscriptions, que le FN peut considérer comme gagnables. Focus sur certaines d’entre elles.

  • Marine Le Pen dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais

Hénin-Beaumont résistera-t-elle encore à Marine Le Pen ? En 2012, la présidente du FN avait échoué dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, à 118 voix près, face au socialiste Philippe Kemel.

Cinq ans plus tard, la donne a changé. Jean-Luc Mélenchon, qui avait fini troisième au premier tour de l’élection législative de 2012, est parti tenter sa chance à Marseille. Surtout, le score de Mme Le Pen a progressé dans la région. Elle qui avait rassemblé pas loin de 26 700 voix sur son nom au second tour des législatives de 2012 est arrivée en tête du second tour de la présidentielle sur la circonscription (35 585 voix, soit 58,17 %). Il s’agit du 6e meilleur score du FN sur les 577 circonscriptions françaises.

  • Les Hauts-de-France, des places fortes pour le FN

Le Front national a fait d’importants scores dans le nord de la France. Le parti a enregistré plus de 55 % des votes au second tour de la présidentielle dans cinq des 21 circonscriptions du Nord et dans cinq des 12 circonscriptions du Pas-de-Calais.

Le record national a été établi à Liévin, dans la 12e du Pas-de-Calais (37 830 voix pour Marine Le Pen, soit 60,52 %). Le candidat du FN pour les législatives, Bruno Bilde, conseiller spécial de Marine Le Pen, est donc en position de l’emporter dans cette circonscription tenue actuellement par le socialiste Nicolas Bay – qui ne se représente pas.

Dans la 2e circonscription de l’Aisne, fief du président Les Républicains de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, le parti d’extrême droite a recueilli 59,84 % des voix. Le successeur de M. Bertrand, Julien Dive, est en danger face à la candidate FN, Sylvie Saillard, conseillère municipale à Saint-Quentin.

Même situation dans la 10e circonscription du Pas-de-Calais, où Marine Le Pen a frôlé les 60 % au second tour de la présidentielle et où le candidat FN, le conseiller régional Ludovic Pajot, se trouve en position favorable face à onze autres candidats.

  • Les deux circonscriptions avec un député sortant « bleu Marine »

Carpentras restera-t-elle dans le giron du Front national après le renoncement de Marion Maréchal-Le Pen ? Hervé de Lépinau, son suppléant, est le candidat du FN dans la 3e circonscription du Vaucluse, où Marine Le Pen s’est placée devant Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, avec 52,94 % des voix. Le frontiste est en bonne position pour conserver cette circonscription où la gauche est minoritaire.

Gilbert Collard a un léger avantage pour conserver la 2e circonscription du Gard, où il a été élu en 2012. Là aussi Marine Le Pen a été majoritaire au second tour de la présidentielle (50,94 % des voix). Mais le député apparenté FN est concurrencé par l’ancienne torrera Marie Sara, investie par La République en marche.

  • Le Sud-Est, autre terre d’espoir du Front national

Lors de la présidentielle, le Front national a réalisé des scores importants dans le sud-est et l’arc méditerranéen. Dans la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône (Marignane, Vitrolles), le FN a dépassé les 54 % au second tour. Un score synonyme d’espoir pour le candidat frontiste aux législatives, Jean-Lin Lacapelle, secrétaire national du parti aux fédérations et aux élections.

Autres circonscriptions où le FN est arrivé en tête dans la région : la 4e des Alpes-Maritimes, à l’est de Nice, ancrée à droite ; la 6e de l’Héraut (Béziers) ; la 8e du Var (Draguignan) ; la 4e du Vaucluse (Vaison-la-Romaine-Orange-Bollène) tenue par le député d’extrême droite Jacques Bompard ; la 13e des Bouches-du-Rhône (Martigues, Fos-sur-Mer, Port-de-Bouc, Istres) ; la 2e de Corse-du-Sud (Bonifacio, Porto-Vecchio) ; la 7e de l’Hérault (Agde, Pézenas) ; la 1re de Haute-Corse (Bastia, Borgo).