Qui sont les 7 882 candidats aux législatives ?
Qui sont les 7 882 candidats aux législatives ?
Par Maxime Vaudano, Samuel Laurent, Mathilde Damgé, Anne-Aël Durand
Les élections des 11 et 18 juin verront s’affronter un nombre quasi record de prétendants à la députation. En moyenne, 14 candidats rivaliseront dans chaque circonscription.
François Baroin colle une affiche de campagne de la candidate LR Annabel Andre-Laurent, le 23 mai à Annecy. | OLIVIER LABAN-MATTEI /MYOP POUR LE MONDE
A moins de trois semaines du premier tour, le ministre de l’intérieur a rendu publique, mardi 23 mai, la liste définitive des candidats aux législatives des 11 et 18 juin. Ces élections verront s’affronter 7 882 candidats dans 577 circonscriptions, soit près de 14 candidats par circonscription en moyenne. Ce chiffre est largement supérieur à 2012, mais reste en deçà du record de 2002.
Au-delà de ces chiffres, la liste encore sommaire fournie par le ministère de l’intérieur permet de dégager quelques tendances de ce cru législatif 2017.
Le FN, parti le plus présent
Le Front national (FN) est le parti qui a présenté le plus de candidats sous sa propre bannière, puisqu’il est présent dans 571 des 577 circonscriptions. Il est suivi par les 556 candidats de la France insoumise et les 480 de LR, souvent alliés avec l’Union des démocrates et indépendants, UDI (148).
Seuls 461 candidats se présentent sous l’étiquette La République en marche. Le mouvement d’Emmanuel Macron a laissé 76 circonscriptions au MoDem et 40 circonscriptions libres, à l’image de la première de l’Essonne, où La République en marche (LRM) a renoncé à présenter un candidat contre Manuel Valls.
Jusqu’à 27 candidats par circonscription…
La circonscription la plus disputée est la 9e des Français de l’étranger. 27 candidats s’y affronteront pour représenter le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest : trois candidats de l’extrême droite (FN, Debout la France et Front des patriotes républicains), sept de droite (un LR et six divers droite), un du centre (UDI), six de gauche (socialistes, radicaux, communistes, France insoumise et deux divers gauche), deux écologistes et huit divers.
Si l’on considère les départements, Paris est le plus convoité avec 21 candidats en moyenne dans ses 18 circonscriptions.
… et seulement trois dans une autre
A l’inverse, seulement trois candidats s’affronteront dans l’unique circonscription de Wallis-et-Futuna. Le sortant Napole Polutélé (apparenté socialiste) sera opposé au candidat LR Hervé Delord et à son bras droit Victor Brial, candidat dissident.
En métropole, la palme du combat le moins disputé revient à la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, qui ne compte que sept candidats – et onze dans sa première circonscription, ce qui en fait le département métropolitain avec le moins de candidats.
Plus de femmes que d’hommes au sein de LRM
Seuls deux partis ont présenté plus de femmes que d’hommes : le Parti radical de gauche et LRM. Si le FN et le MoDem respectent à peu près la parité, ce n’est pas le cas de la France insoumise (47 % de femmes) et encore moins du Parti socialiste (44 %) et des Républicains (39 %).
Accords et désaccords politiques
L’accord En Marche ! - MoDem est très majoritairement respecté, puisque les deux partis ne s’opposent que dans deux circonscriptions : la deuxième de Haute-Corse et la deuxième de Mayotte.
Le divorce est en revanche total entre le Parti communiste et la France insoumise, autrefois alliés sous la bannière du Front de gauche : ils vont s’affronter dans 448 duels, qui correspondent à trois circonscriptions sur quatre.
Quant aux Républicains et à l’UDI, ils ont renoncé à défendre une candidature commune dans 60 circonscriptions (dont 12, soit un cinquième, hors de la métropole).
A l’extrême droite, l’espace sera loin d’être dégagé pour les candidats FN : dans les trois quarts des circonscriptions où il se présente (431 sur 571), le parti de Marine Le Pen devra affronter un candidat Debout la France ou un autre candidat d’extrême droite. Outre la candidature désormais traditionnelle de Jacques Bompard (Ligue du Sud), de nombreux candidats porteront les couleurs des « comités Jeanne » initiés par Jean-Marie Le Pen (156 candidatures sont revendiquées, mais le chiffre n’est pas vérifiable dans l’immédiat, faute de répartition fine par parti dans le fichier des candidatures).
Les prénoms : Michel et Isabelle en pôle position
L’étude des prénoms donne une petite indication de la génération à laquelle appartiennent les candidats – et d’un déficit global de diversité. Parmi les hommes, on compte 130 Michel, 103 Philippe et 88 Christophe. Chez les femmes, Isabelle (78), Catherine (69) et Anne (60) sont les plus représentées.
Des informations manquantes
Le rajeunissement. La liste rendue publique par le ministère de l’intérieur ne comportant pas les dates de naissance ou les âges des candidats, il est impossible de connaître l’âge moyen des 7 882 candidats – et de vérifier si les électeurs vont pouvoir donner un « coup de jeune » à l’Assemblée, après avoir élu le président le plus jeune de l’histoire française.
La société civile. Les mouvements LRM et La France insoumise se targuent de renouveler le personnel politique en promettant de faire la part belle à la société civile et à la diversité, mais est-ce une réalité ? Difficile de le savoir dans l’immédiat, car le registre ne précise pas la profession ni la catégorie professionnelle des candidats.