Emmanuel Macron : « ma poignée de main avec Trump, ce n’est pas innocent »
Emmanuel Macron : « ma poignée de main avec Trump, ce n’est pas innocent »
Le Monde.fr avec AFP
Pour le président de la République, qui a donné un entretien au « JDD », cette poignée de main démontre « qu’on ne fera pas de petites concessions, même symboliques ».
Elle a été scrutée, analysée, commentée. Le nouveau président de la République Emmanuel Macron revient sur la poignée de main échangée jeudi à Bruxelles, avec Donald Trump, un geste « pas innocent », dans un entretien au Journal du Dimanche, paru le 28 mai.
« Ma poignée de main avec lui, ce n’est pas innocent, ce n’est pas l’alpha et l’oméga d’une politique mais un moment de vérité. »
« Il faut montrer qu’on ne fera pas de petites concessions, même symboliques, mais ne rien surmédiatiser non plus », précise Emmanuel Macron.
Un président qui veut imposer le respect
Le président français et son homologue américain Donald Trump ont échangé une insolite poignée de main jeudi à Bruxelles, longue et appuyée, interprétée par certains comme un moment de diplomatie virile.
M. Trump est connu pour secouer le bras de ses visiteurs avec une puissante poignée de main. Sous l’œil d’une caméra, avant un déjeuner de travail à l’ambassade américaine à Bruxelles, M. Macron a résisté pendant cinq secondes au président américain, mâchoire serrée, le regard planté dans celui de son homologue.
« Donald Trump, le président turc ou le président russe sont dans une logique de rapport de forces, ce qui ne me dérange pas. Je ne crois pas à la diplomatie de l’invective publique mais dans mes dialogues bilatéraux, je ne laisse rien passer, c’est comme cela qu’on se fait respecter », assure le chef de l’Etat.
Des discussions viriles
Dans cet entretien, Emmanuel Macron évoque également sa rencontre avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avec lequel il a parlé de Mathias Depardon, qui y est détenu. « La discussion a été franche, directe et virile. Le résultat, c’est que ce matin, nous avons obtenu l’accès consulaire pour Depardon », affirme-t-il, prônant comme méthode : « toujours fixer de nouveaux rendez-vous de suivi pour que les choses progressent ».
La fermeté est son credo. Avec le président russe, Vladimir Poutine, il aspire notamment à un dialogue « exigeant » : « j’évoquerai tous les problèmes ».