Une ONG demande à Donald Trump d’arrêter de bloquer des utilisateurs sur Twitter
Une ONG demande à Donald Trump d’arrêter de bloquer des utilisateurs sur Twitter
Le Knight Institute, qui défend la liberté d’expression, estime que cette pratique du président est contraire à la Constitution.
Le compte Twitter de Donald Trump. | J. David Ake / AP
Le Knight First Amendment Institute, une organisation non gouvernementale états-unienne qui défend la liberté d’expression, rattachée à l’université Columbia, à New York, a envoyé une lettre ouverte au président Donald Trump pour lui demander de cesser de bloquer des utilisateurs sur son compte Twitter, @realdonaldtrump. Sur Twitter, un utilisateur peut choisir de bloquer d’autres comptes — ces derniers ne peuvent dès lors plus envoyer de messages, publics ou privés, à la personne qui les a bloqués, et ne voient plus ses nouveaux messages s’afficher dans leur fil d’information.
Or, pour le Knight Institute, le fait que le président des Etats-Unis bloque d’autres utilisateurs est une violation du premier amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d’expression. Son compte est un « forum de débat public », duquel le président n’a pas le droit d’exclure des citoyens en raison de leurs opinions, estime l’organisation.
« Dans ce contexte, la Constitution empêche le président d’établir lui-même les règles », dit Jameel Jaffer, directeur du Knight Institute.
« Même si les auteurs de la Constitution n’avaient certainement pas envisagé que le président ait un compte Twitter, ils avaient conscience du fait que le président ne doit pas pouvoir interdire des opinions dans un discours public simplement parce qu’il est en désaccord. Après avoir ouvert cet espace de débat à tous, le président ne peut pas en exclure des personnes simplement parce qu’il n’aime pas ce qu’elles disent. »
Le Knight First Amendment Institute cite notamment deux messages à l’appui de sa demande, envoyés par des citoyens américains qui ont ensuite été bloqués par le président sur Twitter. Le premier reprochait au président d’avoir dénoncé les accords de Paris sur le climat, le second estimait qu’une photographie du pape François, l’air abattu durant sa rencontre avec Donald Trump, était représentative de l’opinion générale envers le président des Etats-Unis.