Pas d’offre de reprise pour l’équipementier automobile GM&S Industry
Pas d’offre de reprise pour l’équipementier automobile GM&S Industry
Faute de candidats, la date de dépôt des offres de reprise a été repoussée au 20 juin.
Manifestation de soutien aux salariés de GM&S Industry, le 16 mai. | GEORGES GOBET / AFP
Déception à La Souterraine, dans la Creuse. Les salariés de l’équipementier automobile en difficulté GM&S Industry ont appris, jeudi 8 juin, qu’aucune offre de reprise n’avait été déposée pour reprendre leur site. Le tribunal de commerce de Poitiers a consenti à un nouveau délai pour le dépôt des offres de reprise, repoussé au 20 juin.
Inquiets de cette situation, les 277 salariés ont décidé de profiter de la visite du président de la République, Emmanuel Macron, vendredi à Limoges pour lui demander de rencontrer leurs délégués syndicaux. Ces derniers entendent demander au chef de l’Etat « d’agir enfin » dans ce dossier, a annoncé ce mercredi l’intersyndicale du site.
Asphyxie économique
L’entreprise, deuxième employeur privé du département de la Creuse, accuse depuis plusieurs années un important déficit de commandes, qui l’a conduit à l’asphyxie économique. Le sous-traitant, dont 67 % de l’activité est liée aux deux principaux constructeurs automobiles français, PSA et Renault, a été placé en redressement judiciaire en décembre 2016.
Investissement minimal, manque de diversification, échecs commerciaux de certains modèles, comme la Cactus de Citroën… La charge de travail a décliné au fil des années dans l’usine de La Souterraine. Une situation aggravée par une succession de patrons voyous ou chasseurs de prime, qui ont fait baisser le chiffre d’affaires de 40 millions à 26 millions d’euros entre 2009 et 2015, et ont conduit l’entreprise à vivre plusieurs plans sociaux depuis les années 2000.
Les syndicats accusent PSA et Renault d’avoir laissé pourrir la situation dans l’usine et de s’être progressivement désengagés de leur partenariat en délocalisant une partie de leur production, notamment au Brésil.
Depuis le placement en redressement judiciaire, le sous-traitant demande à PSA et à Renault de s’engager sur un volume de commandes accru, au-delà des 16 millions à 17 millions d’euros déjà promis. Un montant qui, selon les syndicats, ne permettait de garder qu’une centaine d’emplois dans l’usine.
Après des semaines de blocage, le PDG du groupe Renault, Carlos Ghosn, s’est finalement engagé dimanche 21 mai à doubler ses commandes en les portant de 5 millions à 10 millions d’euros. Le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, a annoncé porter celles de son groupe de 10 millions à 12 millions d’euros. Soit, au total, avec le reste des commandes, un montant assuré de 25 millions d’euros de chiffre d’affaires.