Le président de la République Emmanuel Macron reçoit le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez à l’Elysée, mardi 23 mai. | JEaN CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH POLITICS POUR LE MONDE

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, accuse le gouvernement d’avancer « masqué » sur son projet de réforme du Code du travail, dans un entretien accordé jeudi 8 juin au Parisien/Aujourd’hui en France. « Apparemment, on ne nous dit pas tout », fulmine le leader syndical qui déplore que le gouvernement n’ait « rien mis de concret sur la table ».

« C’est juste de la concertation. Quant à la méthode, elle est scandaleuse. On nous annonce presque cinquante rencontres. Certes, mais toute organisation confondue ! Pour la CGT, ce sera seulement trois réunions de deux heures sur les trois thèmes », déplore M. Martinez.

Or « sur un sujet aussi vaste que le Code du travail, ça n’a pas de sens. Ce qui nous fait dire que le gouvernement avance masqué, au moins jusqu’à dimanche », premier tour des législatives, affirme-t-il.

« Catastrophe pour les travailleurs »

Un article du quotidien Libération, évoquant mercredi des « pistes » explosives de réforme du Code du travail, a mis le feu aux poudres, même si le gouvernement se défend de tout « plan caché ».

Le « programme de travail » proposé aux organisations syndicales détaille les axes des futures ordonnances qui porteront sur trois thèmes : la « nouvelle articulation de l’accord d’entreprise et de l’accord de branche », la « simplification et le renforcement du dialogue économique et social et de ses acteurs » et « la sécurisation des relations de travail ».

Pour Philippe Martinez, le gouvernement « ne veut pas être précis ». « Ça donne l’impression qu’ils en diront plus après les élections. Si j’en crois ce que je lis dans la presse, ça peut être la catastrophe pour les travailleurs. »

« Je le redis avec force, on ne cache pas la copie, on a bien l’intention de la co-construire », a répondu la ministre du travail, Muriel Pénicaud, dans un entretien aux Echos du 8 juin, tout en assurant que « le CDI est la norme et le restera ». Mme Pénicaud s’engage également à ne pas plafonner « les dommages et intérêts [aux prud’hommes] dans les cas de discrimination et de harcèlement car il y a dans ce cas atteinte à l’intégrité de la personne ».