LES CHOIX DE LA MATINALE

Si vous aimez le piano, allez à Lille ; vous êtes plutôt jazz musette, allez aux puces de Saint-Ouen, au nord de Paris ; pour découvrir l’œuvre hybride de la plasticienne Eva Nielsen, foncez à la galerie Jousse Entreprise (toujours à Paris) et si vous rêvez d’une expo photo, allez donc flâner du côté de la Fondation Cartier pour l’art contemporain.

MUSIQUE. Le piano et le jazz en fête, à Lille

Affiche du festival. | Lille Piano(s) Festival

Quatorzième édition du nom, le Lille Piano(s) Festival, qui se tiendra du 9 au 11 juin, promet trois jours de survoltage pianistique. Il faut dire que les artistes invités donnent le tournis, d’Elena Bashkirova à Stephen Hough, en passant par Nelson Goerne, Philippe Bianconi, François Chaplin, Nicholas Angelich, Hélène Mercier, Michaïl Rudy, Louis Lortie, sans oublier les petits derniers déjà grands, Lucas Debargue, Ismaël Margain, Vikingur Olafsson, Teo Gheorghiu, Judith Jauregui.

Sans oublier le chouchou de Jean-Claude Casadesus, directeur artistique du festival, Thomas Enhco, qui n’est autre que le fils de sa fille Caroline. Les amateurs de jazz seront aussi à la fête (Gustavo Beytelmann, Pascal Neveu, Ludovic Fiers, Bruno Angelini, Veryan Weston, Yannic Seddiki, Pierre de Bethman Trio), ainsi que les enfants pour qui un Carnaval des animaux a été tout spécialement revisité par le trompettiste David Enhco et son Amazing Keystone Big Band. Marie-Aude Roux

Nouveau Siècle auditorium et salle Québec. Auditorium du Conservatoire. Auditorium de la gare Saint-Sauveur. Espace Rencontres Furet du Nord. Palais des Beaux-Arts, Lille. Tél. : 03-20-12-82-40. De 5 € à 24 €. Concerts gratuits pour les concerts n°4, 5, 6, 7, 11,18, 19, 20, 21, 38, 34, 35 et 36 dans la limite des places disponibles. Lillepianosfestival.fr

MUSIQUE. Le festival Jazz musette des puces de Paris/Saint-Ouen

Le festival Jazz musette des puces à Paris/Saint-Ouen. | DR

Le jazz-swing manouche a longtemps fait l’ordinaire des cafés, restaurants et brasseries installés au cœur du marché aux puces entre les portes de Clignancourt et Saint-Ouen, au nord de Paris. Si quelques endroits perpétuent encore de temps à autre cet esprit, depuis 2005, le festival Jazz musette des puces y passe un long week-end, en lien fort avec cette tradition mais aussi avec des musiciens qui viennent d’autres univers.

Du vendredi 9 au lundi 12 juin, ce sera à nouveau le cas. Avec en particulier, du samedi 10 au lundi 12 juin, de midi à 18 heures, une vingtaine de formations qui seront présentes à La Chope des puces, La Péricole, Le Coq d’or, Le Relais des broc’s etc. et à divers endroits des marchés Biron, Malassis ou Vernaison. Parmi lesquelles Opus 4, The Capitols (swing et rock’n’roll), le trio Femme fatale, les groupes de Claudia Meyer, William Chabey, Sybille Liévois, Tony Bonfils…

Samedi 10 juin, un concert sur une grande scène au stade Bertrand-Dauvin, du côté Clignancourt des puces, permettra de retrouver le chanteur Cali, les guitaristes Martin Taylor et Ninine Garcia, le violoniste Didier Lockwood avec Jean-Marie Ecay (guitare), Linley Marthe (basse) et Loïc Pontieux (batterie), Les Rapetous, réunion de quatre guitaristes de haut vol, Basile Leroux, Manu Galvin, Serge Malik et Laurent Cokelaere… Dimanche 11 juin, au même stade un grand bal est prévu à partir de 19 h 30 avec La Guinche. Sylvain Siclier

Festival Jazz musette des puces dans divers lieux du Marché aux puces Paris/Saint-Ouen, du 9 au 12 juin. Mo Porte-de-Clignancourt et Porte-de-Saint-Ouen. Accès libre.

ART. Eva Nielsen à la Galerie Jousse Entreprise à Paris

Exposition Eva Nielsen. | Galerie Jousse Entreprise

Dans une œuvre d’Eva Nielsen, exposée jusqu’au 22 juillet à la Galerie Jousse Entreprise à Paris, il entre de l’architecture, monumentale ou banale, militaire ou commerciale, bétonnée ou métallique. Il entre de la photographie en noir et blanc, transposée aux dimensions de la toile par la sérigraphie. Et de la peinture, avec laquelle l’artiste recouvre des zones de l’image, suivant des découpages géométriques nets, et suggère des éléments d’un paysage imprécis et comme flottant.

Le regard a ainsi l’illusion de traverser un blockhaus ou une grille, à moins qu’à l’inverse, il ne se heurte à des murs hostiles. Dans cette superposition de techniques, il entre des allusions à Gerhard Richter, au land art, à l’histoire militaire du XXe siècle ou encore à Gustave Courbet ou Camille Corot. Des réflexions sur les pouvoirs de l’architecture, d’autres sur les artifices de la représentation de la nature : ce sont deux manières, complémentaires, d’appréhender ces œuvres équivoques. Elles restent dans la mémoire longtemps, ce qui est bon signe. Philippe Dagen

Galerie Jousse Entreprise, 6, rue Saint-Claude, Paris 3e. Du mardi au samedi de 11 heures à 19 heures. Jusqu’au 22 juillet. www.jousse-entreprise.com

PHOTOGRAPHIE. La photo à 100 à l’heure

Photo d’Andrew Bush, une femme à Los Angeles, en février 1997. | FONDATION CARTIER POUR L'ART CONTEMPORAIN f

La photographie est liée à la vitesse. Et l’automobile a fasciné les photographes. Une exposition à la scénographie très « streamline » réunit ces deux grandes révolutions du XIXe siècle, à la Fondation Cartier, avec une centaine de tirages signés pour certains de grands auteurs.

Les photographes ont été fascinés par cette machine, s’en sont emparés pour proposer une autre vision des territoires traversés, mais ils ont surtout capturé les changements qu’a entraînés sur le paysage et sur la société entière l’apparition de l’industrie automobile. Symbole de réussite sociale chez les photographes de studio africains, la voiture a fini par incarner les excès de la société de consommation et les atteintes à l’environnement. Claire Guillot

Du 20 avril au 24 septembre 2017 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261, boulevard Raspail, Paris 14e.