Jeff Sessions, le 6 mars. | Susan Walsh / AP

Le ministre américain de la justice Jeff Sessions témoignera mardi 13 juin devant la commission du Renseignement du Sénat, où il sera interrogé sur ses rencontres avec des responsables russes durant la campagne électorale en 2016.

M. Sessions, longtemps sénateur avant d’être nommé par le président américain Donald Trump à son poste actuel, a annoncé cette décision dans une lettre samedi, où il fait référence à des déclarations de l’ancien directeur du FBI, James Comey, lui-même auditionné jeudi par la Commission du renseignement du Sénat.

« A la lumière de rapports concernant le récent témoignage de M. Comey devant la Commission du renseignement du Sénat, il est important que j’aie l’opportunité d’aborder ces questions », déclare M. Sessions dans ce courrier.

Cette commission « est le forum le plus approprié pour de telles questions, alors qu’elle mène une enquête et a accès à des informations classifiées et pertinentes », explique-t-il encore.

La missive ne précise pas si Jeff Sessions prévoit de témoigner lors d’une audience publique ou à huis clos.

M. Sessions devait initialement être entendu par la Commission des attributions budgétaires du Sénat, sur des questions relatives au budget. Mais après que des sénateurs ont déclaré qu’ils avaient l’intention d’interroger M. Sessions sur ses éventuelles relations avec des responsables russes, il a décidé de parler devant la Commission du renseignement.

Rencontres avec l’ambassadeur russe durant la campagne

James Comey, limogé le 9 mai par M. Trump, a affirmé sous serment cette semaine que le président lui avait demandé d’abandonner un volet de l’enquête sur de possibles ingérences russes portant sur le général Michael Flynn, son ex-conseiller à la sécurité nationale. M. Trump a démenti avoir demandé cela à M. Comey et a dit être prêt « à 100% » à le confirmer sous serment.

Le témoignage de Comey a relancé en outre les questions sur les relations entretenues par M. Sessions avec des responsables russes. L’attorney general, un proche de M. Trump, a reconnu avoir rencontré l’ambassadeur de Russie à Washington, Sergueï Kisliak, à deux reprises l’an dernier. Il a dû par conséquent se récuser en mars dans l’enquête sur de présumées ingérences russes dans la campagne présidentielle de 2016.

La Russie dément catégoriquement toute ingérence de sa part dans la campagne présidentielle américaine.

Robert Mueller, un ancien directeur du FBI respecté aussi bien par les républicains que par les démocrates, a été nommé à la mi-mai procureur spécial pour garantir l’indépendance de cette enquête.