Maroc : à Rabat on manifeste en masse, en soutien au mouvement d’Al-Hoceïma
Maroc : à Rabat on manifeste en masse, en soutien au mouvement d’Al-Hoceïma
Le Monde.fr avec Reuters
Avec plus de 10 000 personnes dans la rue selon la police, la capitale marocaine a connu dimanche sa manifestation la plus importante depuis 2011. De nombreux islamistes mais aussi des groupes de gauche étaient présents.
Plusieurs milliers de Marocains se sont rassemblés dimanche 11 juin à Rabat, la capitale marocaine, en soutien aux manifestations contre la corruption et les abus de l’administration qui ont lieu depuis plusieurs semaines à Al-Hoceïma, ville du nord du pays, et dans la région du Rif en général.
Criant leur opposition à « la mafia au pouvoir » et brandissant des photos de militants emprisonnés, les manifestants ont investi le quartier de Bab el Hed et ont marché en direction du Parlement. La plupart étaient du mouvement islamiste Adl wal Ihsan (Justice et spiritualité), non légal mais toléré, qui avait été un acteur important des manifestations de 2011 et reste le seul groupe d’opposition capable de mobiliser massivement. Des groupes de gauche et des syndicats de salariés étaient également représentés, ainsi que certains partis de l’opposition parlementaire.
« Votre corruption commence à puer »
Lamia, une professeure venue de Tétouan, dans le nord, a expliqué être là en « solidarité avec Al-Hoceïma ». « Votre corruption commence à puer », ont crié certains manifestants. La police a estimé à plus de 10 000 le nombre de personnes mobilisées dans la capitale, qui a donc connu sa manifestation la plus importante depuis 2011.
Les manifestations d’Al-Hoceïma ont commencé en octobre après la mort d’un vendeur de poissons, Mouhcine Fikri, broyé dans une benne à ordures où il cherchait à récupérer sa marchandise saisie par la police. Mais la tension dans la région du Rif s’est accrue depuis l’arrestation fin mai du chef de file des manifestants, Nasser Zefzafi, pour menace à la sécurité nationale. Les manifestations qui ont lieu depuis sont les plus importantes depuis celles du « printemps arabe » de 2011 qui avaient incité le roi Mohammed VI à mener certaines réformes constitutionnelles.