Législatives 2017 : dans l’Essonne, Manuel Valls et sa rivale Farida Amrani revendiquent tous deux la victoire
Législatives 2017 : dans l’Essonne, Manuel Valls et sa rivale Farida Amrani revendiquent tous deux la victoire
L’ancien premier ministre a annoncé, dans une ambiance tendue, l’avoir emporté « avec 50,3 % des voix et 139 voix d’avance » face à la candidate de La France insoumise, Farida Amrani, qui va déposer un recours.
Manuel Valls dans son bureau de vote d’Evry le 11 juin. | Benjamin Girette / Hans Lucas pour le Monde
Manuel Valls a annoncé avoir remporté le second tour dans la 1re circonscription de l’Essonne « avec 50,3 % des voix et 139 voix d’avance » face à son adversaire, Farida Amrani, issue des rangs du Parti communiste et investie par La France insoumise. Cette dernière conteste les résultats et « revendique la victoire ». « On déposera dès demain matin à la première heure un recours à la préfecture », a-t-elle ajouté.
« Il y a un problème de décompte dans plusieurs bureaux à Evry », a encore signalé Mme Amrani. « Nos remontées ne sont pas identiques à celles de la mairie. Nous allons demander à ce que toutes les voix soient recomptées ». Bruno Piriou, opposant de Serge Dassault et soutien de la candidate, a ajouté : « nous avons constaté des irrégularités dans les quelques bureaux où nous n’avions pas de délégué. Nous n’avons aucune confiance en Manuel Valls. »
M. Valls a tenu un bref discours à la mairie d’Evry, dans une ambiance tendue, des personnes contestant le résultat et appelant à l’annulation du scrutin. La police
municipale a procédé à plusieurs évacuations. « J’ai mené cette campagne dans des conditions difficiles, parfois un peu seul contre tous », a lancé Manuel Valls. Il a dit vouloir « rester utile, au président de la République bien sûr » et à « (s)on pays », « au-delà de toutes les fractures, qu’elles soient politiques, sociales, ou communautaires ».
Chemin de croix
La campagne a été un chemin de croix pour Manuel Valls. Après avoir sollicité en vain l’investiture de La République en marche, il avait fini par se présenter en « homme libre » dans la circonscription où il est élu depuis 2002. Le mouvement d’Emmanuel Macron avait toutefois décidé de ne pas placer de candidat face à lui. Evitant soigneusement la presse nationale, M. Valls s’est fait discret et avait mis en avant, durant sa campagne, son implantation locale et ses réalisations à la tête de la ville d’Evry, de 2001 à 2012.
Dans l’entre-deux-tours, Farida Amrani avait reçu le soutien de l’ancien candidat PS à la présidentielle, Benoît Hamon. « C’est une candidate de gauche et Valls est aujourd’hui sur un projet politique qui s’est éloigné de la gauche, progressivement », avait expliqué M. Hamon, qui avait déjà soutenu au premier tour le communiste Michel Nouaille face à son ancien concurrent de la primaire à gauche. L’ancien ministre de l’intérieur Matthias Fekl avait, lui, déclaré qu’il aurait « voté blanc » dans la circonscription de M. Valls, n’ayant pas « de candidat qui corresponde à ce qu’[il] croi[t] ». L’ex-premier ministre avait en revanche reçu le soutien de Jean-Yves Le Drian, son ancien ministre de la défense, nommé au Quai d’Orsay dans le gouvernement d’Edouard Philippe.
Cette élection terminée, un nouveau chantier va s’ouvrir pour la famille politique de M. Valls : celui de la recomposition à gauche après les déroutes successives à la présidentielle et aux législatives. Mais quelle place y tiendra-t-il, lui qui risque l’exclusion du Parti socialiste et qui lorgne ouvertement du côté de chez Emmanuel Macron ?
Les résultats du second tour des élections législatives 2017
Sans surprise, le parti d’Emmanuel Macron a remporté dimanche 18 juin une nette majorité de députés à l’ Assemblée nationale, au terme d’un scrutin marqué par une abstention record. Avec 355 sièges (dont 44 pour le MoDem), selon les premières projections d’Ipsos-Sopra Steria, La République en Marche réalise une relative contre-performance au regard de sondages qui lui prédisaient jusqu’à plus de 400 députés. Mais la formation de la majorité présidentielle écrase les autres formations politiques, qu’il s’agisse des Républicains (125 sièges) ou du Parti socialiste (49 sièges). La France insoumise et le PCF remporteraient 30 sièges, contre 8 pour le Front national, toujours selon les projections.
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