La majorité républicaine du Sénat américain s’apprête à dévoiler jeudi 22 juin une nouvelle mouture de son projet de réforme du système de santé, élaborée dans la plus grand secret depuis plusieurs semaines. Selon une version non définitive que le Washington Post est parvenu à obtenir mercredi, le texte serait moins radical que celui adopté par la Chambre des représentants le 4 mai. Ces modifications sont destinées à faciliter son adoption par la chambre haute du Congrès, où plusieurs membres de la majorité ont exprimé des réserves.

Les grandes lignes resteraient les mêmes que ce qu’a adopté la Chambre : suppression d’impôts créés par l’Affordable Care Act (« Obamacare »), la loi emblématique signée par Barack Obama en 2010 ; réduction progressive des subventions fédérales au programme d’assurance-maladie public destiné aux plus modestes, Medicaid ; et baisse des aides financières pour les personnes qui achètent leurs assurance-maladie sur le marché privé.

Mais le nouveau texte, selon le Post, serait moins défavorable aux petits revenus et la réduction des crédits à Medicaid serait moins rapide dans le temps, tout en reportant à plus long terme les baisses les plus fortes.

Point d’entente

Ces modifications visent à trouver un point d’entente entre l’aile conservatrice et l’aile modérée du groupe républicain. Les premiers veulent en finir avec « Obamacare », considérée comme une coûteuse usine à gaz bureaucratique, tandis que les modérés sont réticents à voter une loi qui ferait perdre à des millions d’Américains leur couverture maladie.

La proposition de loi adoptée par la Chambre conduirait en effet 23 millions d’Américains supplémentaires à vivre sans assurance en 2026, par rapport au statu quo, selon une estimation du Bureau du budget du Congrès, un organisme indépendant. En clair, les acquis d’Obamacare seraient effacés.

Les républicains disposent de 52 sièges sur 100 au Sénat, ce qui les oblige à limiter leurs défections à deux élus au maximum, le vice-président pouvant apporter la 51e voix au besoin.

Mitch McConnell, le chef de la majorité, a prévu de commencer les débats dans l’hémicycle la semaine prochaine, avec un vote final avant la fin du mois. En cas d’adoption, le texte devra être harmonisé avec la version de la Chambre, avec de nouveaux votes requis ensuite.